À Bangui, les feux tricolores ont disparu du paysage urbain. Installés en 1970 puis rénovés en 2010, ils ont été détruits ces dernières années. Depuis, aucun système de signalisation ne régule les carrefours de la capitale, où la circulation se transforme quotidiennement en parcours d’obstacles.
Sur les grands axes comme au niveau des carrefours les plus fréquentés, les conducteurs avancent à l’instinct, souvent au risque de heurter un autre véhicule ou un piéton. Une situation que connaît bien Nicaise Charlemagne Andjilo, conducteur de bus. « Les feux nous facilitaient la vie. À l’époque, on abîmait rarement nos rétroviseurs ou nos optiques. Aujourd’hui, sans signalisation, c’est très compliqué. Les motos ne respectent pas les priorités et endommagent nos véhicules », déplore-t-il.
Entre embouteillages, comportements imprévisibles et collisions, les usagers paient un lourd tribut. Au croisement du 8ème arrondissement, Prince, vendeur de tabac témoigne. « Il y a régulièrement des accidents ici. Hier encore, une moto a percuté un véhicule. Les conducteurs sont pressés, ils ne respectent pas les priorités. Sans feux tricolores, les collisions sont fréquentes. »
Pour les spécialistes, l’absence de signalisation lumineuse fragilise l’ensemble du système de circulation. Cyr Gédéon Nguessé, chef du service de prévention routière au ministère des Transports, rappelle leur rôle central : « Les feux tricolores remplacent les agents de circulation. Ils organisent le passage des véhicules et des piétons. »
La police tente de compenser.
En attendant un dispositif fonctionnel, la Compagnie de la circulation routière (CCR) tente de combler le vide. Ses agents interviennent dans les carrefours les plus sensibles. Le colonel Paulin Gokara, à la tête de la CCR, précise : « Nos agents fluidifient la circulation par leurs gestes. Un policier représente à lui seul l’ensemble des panneaux. Sa présence peut prévaloir sur la signalisation existante ou la compléter »
Face à la dégradation de la situation, les autorités municipales assurent travailler à une solution. Léontine Yangba Weye Bonna, présidente de la délégation spéciale de la ville de Bangui, évoque des projets en cours, notamment la réinstallation des feux de circulation. Elle précise que la municipalité est également à la recherche de partenaires pour améliorer la circulation dans la capitale.
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