La République centrafricaine est désormais placée dans les 10 pays les plus dangereux en Afrique. C’est le classement de Global Peace Index (GPI) 2012 réalisé par l’institut de recherche Economics and Peace. Il vient d’être rendu public sur le site web de l’organisation.
Dans ce top 10 continental, la RCA est 4ème. Les 3 premiers étant dans l’ordre la Somalie, le Soudan et la RDC. La Centrafrique est suivie de la Libye (5ième), le Nigéria (6ième), le Tchad (7ième), le Zimbabwe (8ième), le Burundi (9ième) et l’Ethiopie (10ième).
Ces 10 pays les plus dangereux d’Afrique sont soit des Etats embourbés depuis plusieurs années dans une guerre civile ou frontalière, soit des pays ayant conclu récemment des accords de paix, mais encore confrontés à des violences régulières qui les déstabilisent. Parmi ceux-ci, on trouve la RCA. Le classement évalue les risques de reprise des combats et de résurgence de l’instabilité politique. Sont également prises en compte dans le classement les menaces terroristes, dont certaines sont liées à Al-Qaida.
Ce classement est réalisé chaque année par un groupe d’experts soutenu par des personnalités internationales comme le Dalaï-lama. Le GPI s’appuie sur vingt-trois indicateurs quantifiables. Il propose de nombreuses autres données pour se faire sa propre interprétation du classement qu’il délivre depuis 2007.
Les éléments notés dans le rapport concernant la Centrafrique sont toutefois ceux de la période 2010/2011, marquée par une nouvelle agitation dans plusieurs zones de tension du pays. Un climat dû à la tenue, en janvier 2011, de l’élection présidentielle, qui a vu la réélection du président François Bozizé.
Le rapport indique qu’au nord-est, dans la zone frontalière avec le Soudan et le Tchad, l’armée régulière a fait face à des groupes rebelles. Même si un accord de paix a été signé en 2008 avec quatre des factions armées présentes dans la zone, certains groupes non signataires sévissent toujours. En 2010, peu de temps après le retrait de la mission de l’ONU, les rebelles de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ont attaqué la ville de Birao, finalement reprise par les troupes gouvernementales aidées de l’armée tchadienne. En juin 2011, un accord de cessez-le-feu a été signé entre le gouvernement centrafricain et le CPJP.
Autre terrain sensible noté dans le rapport, le sud-est où sévit les troupes de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) menée par Joseph Kony, personnage sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2005. Ce groupe, des plus violents, a pris une envergure internationale occupant également la RDC et le Sud-Soudan.
Le site de Slate Afrique qui publie le rapport trouve toutefois qu’il est par essence biaisé, et ce pour plusieurs raisons. « Il ne tient compte que de vingt-trois facteurs, et il est évidemment difficile de juger de la paix dans un pays à partir d’une si faible quantité de données ».
Par exemple, les chiffres sanitaires ne sont pas pris en compte, alors que la mortalité due au sida est très importante dans plusieurs des dix pays listés.