Centrafrique: Bangui et sa périphérie frappées par une pénurie de poissons d’eau douce©Oubangui Médias
Des poissons étalés dans un plat au marché central de Bangui

Centrafrique: Bangui et sa périphérie frappées par une pénurie de poissons d’eau douce

Les poissons d’eau douce se font rares sur le marché de Bangui et de sa périphérie. Cette pénurie est due en partie à la baisse des eaux de l’Oubangui. Pêcheurs, commerçants et consommateurs se plaignent de cette rareté du poisson frais.

Mardi 29 juin 2021, en fin d’après-midi, au bord du fleuve non loin de l’Hôtel Oubangui, des vendeuses sont venues s’approvisionner au marché de poissons. Après plus d’une heure, les pêcheurs descendent de leurs pirogues. Ils n’ont pris que des fretins.

Togui, un autre pêcheur, sort de sa pirogue déçu, parce que la pêche n’a pas été fructueuse. Cet homme, malgré son expérience de 35 ans dans ce métier, reconnait que les pêches abusives ont occasionné le dépeuplement des poissons.

« Ce ne sont que des fretins. Auparavant on en ramassait en quantité importante dans nos filets. On remplissait les pirogues… Mais aujourd’hui on peut jeter plusieurs fois les filets et rentrer bredouille… De nos jours, il y beaucoup de pêcheurs. Ces derniers attrapent mêmes les petits poissons. C’est ce qui fait que les poissons deviennent rares », se plaint-il.

Virginie est vendeuse de poissons frais. Seau en main, elle attend depuis 6 heures du matin pour acheter du poisson chez les pêcheurs afin de les revendre aux commerçantes. Mais c’est une peine perdue.

« Nous sommes venues acheter du poisson. Si les pêcheurs en trouvent, nous en trouvons aussi. Et s’ils n’en attrapent pas, c’est la galère. J’en ai trouvé juste en petite quantité pour 2000 francs. Il n’y a pas de poisson parce que le niveau de l’Oubangui a baissé », fait-elle savoir.

Pour Francis, qui revient aussi de la pêche, cette rareté a commencé depuis le mois d’avril dernier.

« La pêche a été un échec. Il n’y a même pas un poisson qu’on peut vendre à 500 francs. Avant, il y avait assez de poissons. Mais aujourd’hui il n’y en a pas. Depuis le mois d’avril, il est difficile d’attraper des poissons qu’on peut vendre à 20 ou 30 mille francs », dit-il.

Face à la pénurie de poissons d’eau douce, les pêcheurs appellent le gouvernement à établir un calendrier en vue d’organiser des périodes dédiées à la pêche.