Centrafrique : les transporteurs du Tchad, du Cameroun et de la RCA mettent à plat leurs difficultés©RNL
Des camions de transports de marchandises sur le corridor Bangui-Douala

Centrafrique : les transporteurs du Tchad, du Cameroun et de la RCA mettent à plat leurs difficultés

Après trois jours d’échanges, le 3ème forum tripartite RCA-Tchad-Cameroun sur les échanges de marchandises tenu à Bangui, a pris fin ce 08 décembre 2021. Au cours de celui-ci, les pays ont examiné les problèmes rencontrés par les opérateurs économiques du Centrafrique et du Tchad sur les corridors camerounais dans l’acheminement de leurs marchandises via les ports de Douala et de Kribi au Cameroun.

Le Tchad et la République centrafricaine n’ayant pas accès directement à la mer, dépendent des ports du Cameroun. Ces deux pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale importent près de 80% de leurs marchandises via ce pays. D’entrée de jeu dans ce 3ème forum, le ministre centrafricain des transports, Gontran Djono Ahaba, a indiqué qu’aucun peuple n’a choisi d’être à côté de la mer ni à l’intérieur du continent. Pour lui, c’est le destin qui l’a voulu. Ainsi la mer appartient à tous.

Promouvoir un transport sécurisé avec des formalités simplifiées

De son côté, le représentant du ministre tchadien des Transports a soulevé la nécessité de consacrer des efforts pour promouvoir un transport sécurisé avec des formalités simplifiées. La partie camerounaise quant à elle, a fait savoir que tous les trois (3) pays sont condamnés à collaborer pour le bien-être de leurs populations. Ainsi dit, les ports du Cameroun sont des ports du Centrafrique et ceux du Tchad.

Par ailleurs, le Cameroun a énuméré quelques réalisations pour faciliter les échanges de marchandises entre ces 3 pays. Notamment, l’octroi de parcelles dans les ports du Cameroun à la RCA et au Tchad ; la suspension des pénalités de stationnement depuis l’avènement du covid-19 et l’octroi de locaux à la douane centrafricaine à Kribi, ville côtière camerounaise.

L’application des textes juridiques

Pour fluidifier le transit de marchandises, le ministre centrafricain a indiqué qu’il suffit tout simplement d’appliquer les textes juridiques. Gontran Djono Ahaba a aussi décrié la présence de nombreux intermédiaires qui plombe le transit des marchandises. Malgré tout, selon Moïse Kouloungou, directeur de la région n°7 des transports, ce forum a ouvert des opportunités à la République centrafricaine.

En ce qui concerne la sécurité des marchandises, les acteurs des transports ont félicité la politique de la République centrafricaine en ce qui concerne les escortes des véhicules et souhaite que ceci perdure.

« Trop de faux frais sur le corridor centrafricain »

« Nous avons beaucoup de difficultés et nous avons la même couleur de problèmes. Par exemple, le problème de tracasseries au niveau de Béloko et Cantonnier en RCA, où il y a trop de faux frais. Toutefois, nous saluons les escortes sur le corridor centrafricain. Nous avons même suggéré pour le maintien de celles-ci » a loué Ibrahima Yaya, président exécutif de la Fédération des transports de la CEEAC.

Un 4èmeforum tripartite est prévu en 2023 dans la ville de Kribi au Cameroun. Les pays projettent signer d’autres accords bilatéraux. Ce 3ème forum intervient quelques jours après la signature d’un accord de 164 milliards de francs CFA entre la République centrafricaine et la Banque africaine de développement (BAD) pour la réhabilitation d’une partie du corridor 13. Un tronçon de 221 kilomètres ; de Gouga (frontière Rép. du Congo) à Bangui, en passant par les villes de Mongoumba et Mbaïki.

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