Centrafrique : la Banque mondiale conditionne son appui budgétaire à des justifications©LANOCA
Le représentant résident de la Banque mondiale lors d'une conférence de presse, le 11 mars 2022 à Bangui

Centrafrique : la Banque mondiale conditionne son appui budgétaire à des justifications

Alors que la République centrafricaine fait face à une tension de trésorerie, la Banque mondiale pose de préalables à son appui budgétaire. La Banque Mondiale attend du gouvernement des explications des dépenses dans le secteur de la sécurité pour pouvoir décaisser son appui budgétaire. Elle est d’autant plus inquiète quant à l’adoption de la loi sur la crypto-monnaie. C’est ce qu’a indiqué son représentant résident Han Fraeters lors d’une conférence de presse ce vendredi 06 mai 2022.

C’est une mise au point de la Banque Mondiale suite à l’avis du gouvernement au sujet de l’aide budgétaire. Selon Han Fraeters, la Banque n’a pas coupé l’aide mais veut davantage de clarification dans les dépenses de l’Etat. Ce qui jusque-là ne la convainc pas, notamment les dépenses dans le secteur de sécurité.

Garanties d’avoir plus de visibilité des dépenses publiques

« Le souci que nous avons, c’est avec le point de la visibilité budgétaire. C’est cela qui bloque en ce moment et c’est pour cette raison qu’il n’y a pas encore eu de décaissement de l’appui budgétaire. Il n’y a pas de visibilité sur la totalité des dépenses de l’Etat notamment les dépenses dans le secteur de la sécurité. Cette question a été posée au gouvernement, mais la réponse n’a pas été reçue. Alors on attend cette réponse », précise Han Fraeters.

« Nous avons des inquiétudes concernant la crypto-monnaie »

La Banque Mondiale ne cache pas son inquiétude en ce qui concerne la loi sur la crypto-monnaie qui rend craintifs les partenaires financiers du gouvernement.

« La loi-cadre sur la crypto-monnaie adoptée par le gouvernement de la République centrafricaine n’a pas été discutée et ou consultée par la Banque Mondiale. Nous avons des inquiétudes concernant la transparence ainsi que les implications au niveau de l’inclusion financière, c’est à dire l’accès des ménages aux finances du secteur financier et des finances publiques en générale », fait savoir le Représentant résident de la Banque Mondiale.

Le ministre des Finances est appelé à rassurer les Banques et éviter à la RCA les conséquences fâcheuses de cette loi qui depuis son adoption suscite de remous et questionnement. Par ailleurs, le conseil d’administration de la Banque Mondiale a aussi annoncé qu’il a validé deux importants projets d’un montant de 38,4 milliards de francs CFA sur 4 ans en République Centrafricaine. Ces programmes concernent la gouvernance numérique et l’investissement pour la compétitivité des entreprises et pour l’emploi.

 

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