Centrafrique : faute d’appuis de ses partenaires financiers, le gouvernement revoit à la baisse ses dépenses©Droits réservés
Le chef du gouvernement Félix Moloua devant les élus du peuple en décembre 2021

Centrafrique : faute d’appuis de ses partenaires financiers, le gouvernement revoit à la baisse ses dépenses

Face à la tension de trésorerie qui prévaut depuis plusieurs mois, le gouvernement centrafricain décide de revoir à la baisse son budget de fonctionnement. Face aux élus de la Nation, le ministre des Finances et du budget, Hervé Ndoba s’est expliqué, ce lundi 22 août 2022, sur les raisons de ce projet. Il a présenté, sans débats, le projet de la loi des finances rectificatif de l’année en cours.

Le 20 décembre 2021, l’Assemblée nationale avait adopté à majorité le budget pour l’exercice 2022 à hauteur de 298 milliards de francs CFA. Ce budget prévoyait 138 milliards de ressources propres et environ 160 milliards de ressources extérieures. Cependant, le gouvernement n’a pas réussi à mobiliser le montant prévu, faute de suspension d’appuis budgétaires de la part des partenaires financiers. Face à cette contrainte, l’exécutif se voit obligé de revoir à la baisse ses dépenses.

« Les appuis budgétaires initiaux ont été supprimés« 

« Sur la base du nouveau cadrage budgétaire, les prévisions des recettes domestiques se situent dans la limite de 121 milliards après un travail ardu avec les directions générales des douanes, des impôts et du Trésor public. Les appuis budgétaires initiaux ont été supprimés ; laissant place aux montants des droits de tirage spéciaux qui ont été utilisés » a affirmé Hervé Ndoba, ministre des Finances et du Budget.

Plus de 121 milliards de recettes domestiques, ce qui revient à dire que le gouvernement centrafricain ne pourra atteindre les 138 milliards de fonds propres, initialement fixés. Alors que le pays fait face à une tension de trésorerie, la Banque mondiale avait posé des préalables à son appui budgétaire. L’institution bancaire avait exigé du gouvernement des explications autour des dépenses dans le secteur de la sécurité avant tout décaissement. Une exigence similaire formulée par le Fonds monétaire international, qui lui aussi, avait suspendu son appui au profit du pays.

 

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