Centrafrique : vague de réactions après l’augmentation du prix du carburant à la pompe©RNL/ Stéphane José Flémalé
La station-service de Relais Sica à Bangui, prise d'assaut des gens à la recherche du carburant, mai 2022

Centrafrique : vague de réactions après l’augmentation du prix du carburant à la pompe

Des réactions se multiplient après l’augmentation du prix du carburant à la pompe par le gouvernement. Conducteurs de taxis, bus et mototaxis, particuliers, organisations des consommateurs, tous expriment leur inquiétude.  

Le président de l’Observatoire centrafricain de la consommation, Marcel Mokwapi s’inquiète des conséquences de cette augmentation sur la population. Il regrette que son association n’ait pas été impliquée dans les discussions avec le gouvernement.

Salaires statiques 

« Nous regrettons que dans le dispositif des discussions de cette situation, tous les acteurs concernés ne soient pas associés. Notamment nous, les structures qui assurons la protection des consommateurs. Nous sommes d’accord pour que l’Etat cherche les moyens pour compenser ce manque de subvention. Mais, le consensus se dégage sur quoi ? Est-ce que le pouvoir d’achat des Centrafricains est bien régulé ? Est-ce qu’il correspond au coût de la vie ? Le plus grand employeur ici c’est l’Etat. Depuis combien d’années, les salaires n’ont jamais été rehaussés » s’est questionné Marcel Mokwapi. 

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Pour l’Observatoire centrafricain de la consommation, l’augmentation des prix des produits pétroliers aura forcément des impacts sur les prix des denrées alimentaires sans parler des transports.

Un bien stratégique

« J’ai pris un taxi, on me dit que c’est 250 francs maintenant ». Va-t-il avoir une bonne régulation de ces prix pour qu’on fasse une adéquation par rapport à cette augmentation ? Aujourd’hui, le carburant est un bien stratégique du fait qu’il alimente beaucoup de choses. Le secteur du transport doit être dynamique. Pour qu’il soit dynamique, il faut qu’il ait tout ce qui concerne le carburant et autres » a conclu Marcel Mokwapi, président de l’Observatoire centrafricain de la consommation.

Les réactions fusent aussi du côté des particuliers. Des conducteurs de véhicules et motos personnels, disent avoir souhaité une augmentation du litre d’essence à 1000 francs au lieu de 1.300 francs CFA. Par ailleurs, ils déplorent la non-augmentation du salaire des fonctionnaires.

« C’est trop cher »

« Nous sommes obligés de le prendre à ce prix parce que nous n’avons pas le choix. Le prix a beaucoup augmenté. Jusqu’à 1.300 francs CFA, c’est trop cher »….Avec ce prix du carburant, les moto-taximen vont augmenter leur prix. Comme j’ai ma motocyclette, je me débrouille avec. Mais, le grand problème est qu’en République centrafricaine, il n’y a pas eu d’augmentation de salaires. Le mieux, c’est d’augmenter un peu… A 1.000 francs, cela aurait pu nous soulager mais à 1.300 francs CFA, je suis très désolée… » ont réagi certains propriétaires de motos et voitures.

« Nous achetons le litre à 1.300 francs à la station-service. Avec la situation du pays, nous ne savons quoi faire. Mais avec cette augmentation, il est difficile d’en trouver » ont dénoncé des Banguissois, interrogés par Radio Ndeke Luka.

Un jour seulement après l’entrée en vigueur des nouveaux prix dans les stations-service, le transport public commence à connaître des perturbations. Des tensions sont signalées çà et là entre conducteurs de taxis, bus et mototaxis avec leurs clients sur les tarifs revus à la hausse.

Pour sa part, le gouvernement a promis d’organiser une réunion dans les jours à venir avec les syndicats et associations des transporteurs pour fixer la nouvelle tarification des transports dans le pays.

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