Ndélé : retour massif d’espèces protégées dans le Parc national Manovo-Gounda St Floris©Droits réservés
Un troupeau de buffles au sein du parc Manovo-Gounda dans le Bamingui-Bangoran

Ndélé : retour massif d’espèces protégées dans le Parc national Manovo-Gounda St Floris

Certains animaux du Parc national Manovo-Gounda Saint Floris, de Bamingui Bangoran, qui ont migré à cause de la crise sécuritaire commencent à revenir. Cette arrivée massive fait suite au travail effectué par l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS), selon le ministère des eaux et forêts.

Ce retour constaté est le fruit de la stratégie mise en place par l’ONG WCS, opérationnelle depuis au moins 2 ans dans la préfecture du Bamingui-Bangoran. Elle a d’abord recruté et formé des Eco-gardes communément appelés pisteurs pour sécuriser les aires protégées de Manovo-Gounda saint Floris, Mbaéré Bi Dingué et Idongo-Ngassa. Ces parcs autrefois enregistraient quasi régulièrement des actes de braconnage perpétrés par des braconniers locaux et étrangers. 

« Tout autour des régions, ces espèces disparues sont visibles »

Grâce à l’intensification des patrouilles des Eco-gardes, le retour de plusieurs espèces est remarqué comme le relève Nestor Waliwa, directeur de la faune et aires protégées au ministère des eaux et forêts.

« Les rondes organisées par WCS ont permis effectivement le retour des espèces qui n’y étaient plus à un moment. Je veux citer les Elan de Derby, les lions, les girafes, les Cobes de Buffon, les antilopes, les phacochères, nous constatons leur présence aujourd’hui dans ces aires protégées. Tout autour des régions, ces espèces disparues sont visibles », fait-il savoir.

Avoir des données fiables sur les espèces

Pour renforcer la protection des sites, le département des eaux et forêts et l’ONG WCS entament une série de formation des chefs d’équipe d’Eco-garde, sur la collecte des données à travers un nouvel outil de gestion appelé Integrated Management Effective Tool (IMET).

« Nous avons besoin de ces données fiables pour les envoyer au niveau de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) pour des analyses sur la gestion de nos aires protégées. En retour, la COMIFAC va nous faire des recommandations qui pourraient nous permettre d’améliorer la gestion de nos parcs nationaux », explique Nestor Waliwa.

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1988 par l’Unesco, le Parc national du Manovo-Gounda St Floris a été déclassifié depuis 1997, considéré comme « en péril ». La crise sécuritaire de 2013 a encore contribué à sa détérioration, occasionnant la fuite des animaux vers les parcs des pays voisins. Et à ce jour, il est encore difficile à la République centrafricaine d’établir le nombre exact d’espèces qui y vivent.

 

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