La RCA dans le viseur de la Cour Pénale Internationale

La RCA dans le viseur de la Cour Pénale Internationale

« Les  auteurs présumés des crimes commis en République Centrafricaine, relevant des compétences de la CPI seront poursuivis ». Il s’agit d’une déclaration faite par Mme Fatou Bensouda, procureure de la Cour Pénale Internationale, le 22 avril 2013 à la Haye au Pays – Bas.

 

Cette déclaration intervient près d’un mois après la prise du pouvoir de Bangui par les rebelles de la Coalition Séléka. Un coup de force marqué par des actes de pillages, de viols et d’exactions perpétrés par certains éléments de Séléka sur la population civile.

La procureure de la Cour Pénale Internationale a indiqué que  « la situation en République centrafricaine s’empire de jour en jour et le nombre de victimes civiles affectées par des crimes graves ne cesse d’augmenter ».

Fatou Bensouda a déclaré clairement que « ceux qui seraient responsables de ces crimes seront poursuivis par la CPI ».

Elle a ajouté que son bureau examine de très près les allégations de crimes relevant de la compétence de la Cour en insistant sur les attaques contre des civils y compris les  meurtres et pillages en République centrafricaine.

La Procureure de la CPI  a précisé que « le mandat de mon bureau est de mettre fin à l’impunité pour de tels crimes et sa compétence s’étend sur tout le territoire de la République centrafricaine. Les Centrafricains ont déjà trop souffert. Je n’hésiterai pas à poursuivre en justice ceux qui sont responsables de leur souffrance », a conclu Fatou Bensouda.

Cependant en République Centrafricaine, la mise en garde de la CPI aux auteurs des crimes est loin de freiner certains éléments de Séléka.

A Bouar, plus précisément à 450 kilomètres de Bangui, selon un habitant  de cette localité, joint ce matin du 26 avril 2013 au téléphone par Radio Ndeke Luka, «   Ça fait aujourd’hui quatre jour que les éléments de Séléka étaient partis prendre un véhicule appartenant à un abbé. Comme ils ont échoué dans leur mission parce que l’engin ne disposait pas de roues ; hier dans la matinée, ils sont repartis prendre deux enfants en otage  et les ont emmenés vers le Camp Leclerc. Le propriétaire a remis les roues sur le véhicule mais ces éléments exigent que la population elle-même puisse leur amener l’engin.

Il lance à cet effet un appel aux nouvelles autorités de Bangui de voler à leur secours.

A Yalokè, les rebelles soudanais présents dans la localité ont pris d’assaut ce matin le village Gaga, situé à 35 kilomètres de la ville.

D’après les témoignages recueillis, « les assaillants vont de boutique en boutique réclamer la somme de cinquante mille francs CFA. Tout refus est sanctionné par un traitement cruel et dur. Depuis leur présence dans la localité, cette situation a perturbé toutes les activités notamment agricoles ».

Parmi les exemples citées, la cuvette de manioc, aliment de base des centrafricains, s’achète à 4000 francs CFA au lieu de 2500 francs CFA. Et pour mettre terme à ce genre d’agression, une rencontre a regroupé le responsable des rebelles soudanais et les habitants à la Brigade de la Gendarmerie de Yalokè avec pour objectif : demander à la rébellion soudanaise de quitter la région.