Bangui : Encore des réactions suite à l’assassinat du magistrat Modeste Bria

Bangui : Encore des réactions suite à l’assassinat du magistrat Modeste Bria

Le Procureur près le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bangui, Ghislain Grésénguet est monté au créneau pour dénoncer l’assassinat du magistrat Modeste Bria. Selon lui, ce crime a été source de désolation au sein du corps judiciaire : « A l’annonce du décès du magistrat Martineau Bria, c’était la consternation totale, surtout le corps judicaire avait encore besoin des compétences de ce valeureux fils du pays. Le destin a été très cruel pour que nous puissions apprendre sa mort tragique, ce samedi 16 novembre 2013 ».

Au sujet de la mise aux arrêts des présumés auteurs de ce crime, le magistrat Grésénguet ajoute : « Quand il y a des crimes odieux qui se commettent, le parquet ouvre systématiquement des enquêtes pour rechercher les présumés auteurs, les complices ou les co-auteurs afin de les traduire devant la juridiction répressive. A cette règle, ce crime n’échappe pas. Des auditions ont été recueillies, nous avons eu à faire des prises de photos. Quant aux balles que le collègue à reçues et qui ont été fatales pour lui,  aucun présumé n’a été arrêté, mais l’enquête suit son cours ».

Il poursuit qu’il ne sert à rien de se cacher derrière le doigt de la main face à la montée croissante de la criminalité dans le pays en général et à Bangui en particulier. « A l’heure actuelle, il y a une recrudescence de la criminalité dans la ville de Bangui. C’est une situation inquiétante car la vie des gens est exposée à travers ces séries de crimes et de violences. Personne n’est à l’abri, c’est une situation délicate qui nous interpelle tous  » a-t-il expliqué.

La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) s’est dite également dépassée par les multiples tueries mais aussi les cas d’enlèvement perpétrés ces derniers temps en République Centrafricaine. Joseph Bindoumi, président de la LCDH, estime que toutes les actions menées par son organisation depuis le 24 mars 2013, et qui vise à mettre un terme aux exactions sur le territoire centrafricain sont restées sans solutions. Du côté des autorités centrafricaines et de la communauté internationale, aucune réaction n’est visible a-t-il déclaré : « nous intervenons souvent pour déplorer les violations graves et systématiques des droits de l’homme dans notre pays et surtout depuis le 24 mars 2013. Nous avons attiré  l’attention de toutes les autorités du pays pour que ces genres de choses cessent. Mais nous n’avons pas été entendus. Aujourd’hui, plus personne n’est épargnée. Samedi, une équipe bien connue a monté une opération à l’effet d’exécuter sommairement un magistrat de la République. Les circonstances sont graves. Nous avons souhaité toutes les dispositions, nous avons demandé aux hauts responsables de l’Etat de contenir les forces qu’ils ont amenées et qui sont à leur surveillance, nous n’avons pas été écoutés. Nous avons demandé à la communauté internationale de ne pas laisser la RCA se lancer sur la voie du génocide, nous n’avons pas été écoutés. Là où nous sommes arrivés, tout est réuni pour une explosion sociale. A partir de ce moment, je ne peux plus être capable de vous dire ce qu’on peut faire aujourd’hui ».

Parlant justement de cet assassinat, les Magistrats se sont réunis ce lundi en Assemblée Générale au Tribunal de Grande Instance de Bangui. Un arrêt de travail de un mois a été décidé.