Ricochet dans l’affaire ministère public et deux journalistes de la presse privée et indépendante de Centrafrique

Le Procureur de la République, Ghislain Grésénguet a rompu le silence ce lundi de Pâques depuis l’interpellation de Régis Zoumiri et Stéphane Patrick Akibata, respectivement directeur de publication du journal ‘‘Palmarès’’ et ‘‘Le Peuple’’. Le Procureur a longuement échangé sur la question avec des professionnels des médias au cours de la conférence de presse qu’il a animé à la Maison de la Presse et des Journalistes (MPJ).

Le procureur de la République a précisé que l’interpellation des deux directeurs de publication a eu lieu après un constat selon lequel, il a relevé une dérive totale de la presse centrafricaine par rapport à la règle de l’art. Le magistrat Ghislain Grésénguet a affirmé que les conclusions des enquêtes préliminaires sont déposées au parquet et un juge d’instruction est saisi. En d’autres termes, les deux journalistes doivent rester en prison. Pour Ghislain Grésénguet, les faits qui leur sont reprochés ne sont pas couverts par la dépénalisation.

« Si un journaliste, par voix de presse, utilise dans son journal des propos de nature à inciter à la haine, à la révolte et au soulèvement, celui-ci sera sanctionné d’une peine d’un an à trois ans et d’une amende de 100.000 F CFA à 1.000.000 F CFA. Il n’a pas eu une dépénalisation totale », a mentionné le professionnel du droit.

La corporation regrette des manquements à l’éthique professionnelle des journalistes. Les sanctions infligées par le tribunal des pairs ne changeront pas l’élan de la poursuite a reconnu le président de l’Observatoire des médias en Centrafrique (OMCA), Pierre Débato II.

« Le tribunal des pairs n’est pas suspensive de l’action publique engagée par le parquet. La procédure au niveau du parquet continue jusqu’à son terme et nous ne pouvons, à travers notre jugement au niveau du tribunal des pairs, que négocier avec le parquet avec les autorités pour qu’on tienne compte de ce jugement », a expliqué le président de l’OMCA.

Régis Zoumiri et Stéphane Patrick Akibata attendent désormais une audience dont la date n’est pas encore fixée.