Centrafrique : le gouvernement a saisi la CPI

Centrafrique : le gouvernement a saisi la CPI

Le gouvernement de transition de Centrafrique a indiqué mardi avoir saisi fin mai la Cour pénale internationale (CPI), l’invitant à enquêter sur les crimes les plus graves commis dans le pays depuis le 1er août 2012.

« L’intervention de la Cour pénale internationale nous est apparue aujourd’hui indispensable à la poursuite et au jugement des auteurs des plus graves de ces crimes qui ne sauraient rester impunis »,  a déclaré la ministre de la Justice Isabelle Gaudeuille, dans un communiqué gouvernemental lu à la radio d’Etat.

« Par conséquent, au nom de la RCA en date du 30 mai 2014, la présidente de transition (Catherine Samba Panza) a posé un acte clair et fort contre l’impunité. Elle a demandé officiellement à Mme la procureure de la CPI d’enquêter sur la situation qui se déroule en RCA depuis le 1er août 2012 », a poursuivi la ministre.

« Les juridictions centrafricaines durablement affectées par les violences et les crimes qu’a connus notre pays depuis plusieurs années ne sont pas aujourd’hui en mesure de mener à bien seules les enquêtes et les poursuites indispensables sur ces crimes », a-t-elle expliqué.

Le gouvernement  promet que « la justice centrafricaine va apporter son appui total à la Cour pénale internationale pour que les commanditaires de ces crimes soient poursuivis, mis hors d’état de nuire, afin d’enrayer ce cycle infernal de violence et en finir avec l’impunité de ces criminels ».
 
La procureure de la CPI Fatou Bensouda a ouvert début février une enquête préliminaire sur les exactions commises en Centrafrique depuis mars 2013.

En mai, une première mission de la CPI est venue à Bangui dans le cadre de cette enquête préliminaire.

La CPI est déjà saisie d’une affaire portant sur la Centrafrique, mais dans le cadre d’une autre situation. Il s’agit du procès de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba poursuivi pour crimes commis en 2002 et 2013 sur le territoire centrafricain.

L’homme politique congolais répond d’exactions perpétrées par ses anciens rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) qui avaient alors été envoyés en renfort au président centrafricain de l’époque, Ange-Félix Patassé.