Le président de l’UNDP interpellé à Bangui

Le président de l’UNDP interpellé à Bangui

M. Michel Amine, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), candidat à la présidentielle de 2015 en Centrafrique, a été empêché de prendre le vol de Air France mardi à 17h à destination de Paris (France). Il est arrêté et gardé à vue au commissariat du Port Amont à Bangui.
 
« M. Amine a été intercepté par la police des frontières de l’aéroport Bangui M’Poko  au moment où il remplissait les formalités d’usage pour embarquer à destination de Paris où il doit effectuer des soins avant de revenir pour la campagne électorale », a expliqué Jules Mamadou, de la cellule de communication du parti UNDP.

Selon la gendarmerie nationale, ce candidat, craint pour sa puissance financière, est détenteur de trois passeports différents.

« Il a été interpellé pour avoir fait usage d’un passeport camerounais à l’aéroport alors qu’à Ledger [Ndlr :un hôtel 5 étoiles de la capitale où il réside généralement lors de ses séjours en terre natale], il a présenté un autre passeport étranger, afghan dit-on », confie un responsable de la gendarmerie.
 
Contacté par téléphone, M. Amine nie les faits et qualifie d’arbitraire son arrestation.

« Mon arrestation est purement arbitraire. Le commandant de la gendarmerie qui m’a interpellé ne m’a rien notifié, et n’a présenté aucun mandat d’amener. Du parquet où j’ai été conduit dans un premier temps, le procureur de la République qui avait d’ailleurs déjà quitté le bureau, s’est étonné de mon arrestation lorsqu’on l’a joint au téléphone. Je comprends alors que c’est le ministre de la sécurité publique qui m’a mis en examen… », a expliqué Michel Amine.

Il a également nié détenir plus de deux passeports. « J’ai un passeport centrafricain et un passeport camerounais. J’ai toujours voyagé avec ces deux documents. Je suis plusieurs fois parti de Bangui avec ce passeport camerounais accompagné de mon titre de séjour et je n’ai jamais été inquiété. Pourquoi le problème ne se pose qu’aujourd’hui. Je suis centrafricain de souche mais adopté au Cameroun. D’où ma double nationalité. Il n’est jamais interdit à un individu d’avoir deux passeports… », a-t-il ajouté.

Au sein de son parti, les anciens membres du bureau politique qui venaient d’être démis de leur fonction pour escroquerie et abus de confiance sont pointés du doigt. « Depuis que le président Amine a pris la décision de les renvoyer du parti, ils ont promis de tout mettre en œuvre pour le nuire. C’est ce qu’ils viennent de démontrer en montant ce coup. Nos sources nous ont indiqué qu’ils ont monnayé cette arrestation… », confie Jules Mamadou.

Jeune parti politique nouvellement créé en Centrafrique et dont les activités ont été officiellement lancées en juillet 2014, l’UNDP de Michel Amine, ingénieur en pétrochimie veut provoquer une vraie révolution agricole afin de remettre l’économie nationale sur les rails. C’est d’ailleurs l’un des points saillants de son programme politique basé sur le changement des mentalités et le renouvellement de la classe politique.

Agé de 44 ans, son avènement dans la scène politique centrafricaine crée d’interminables remous. Tout le monde ne cesse de s’interroger sur l’origine des billets de banque qu’il distribue à longueur de journée toutes les fois qu’il arrive à Bangui, au point d’inquiéter fortement ses challengers politiques tous moins friqués que lui. Cela se démontre par des foules de gens qui font le pied de grue à son hôtel à longueur de journée pour espérer rentrer avec quelques billets de banque à la maison.

Certains observateurs voient en Michel Amine la face cachée du monde arabe, estimant qu’il est impossible à un seul individu d’être possesseur d’une telle fortune. Tout l’argent qu’il possède lui est donné par certains pays arabes comme le Koweït ou l’Afghanistan, qui veulent passer par lui pour conquérir à l’avenir la Centrafrique, pays très riche en ressources naturelles.

Certaines indiscrétions laissent entendre que ce professeur d’université serait même traqué par l’interpole…