Centrafrique : Hassan Bouba Ali, un parcours tortueux ?©DR
Bouba Ali Hassan, ancien ministre de l'élévage et de la santé animale

Centrafrique : Hassan Bouba Ali, un parcours tortueux ?

Arrêté le vendredi 19 novembre 2021 par la gendarmerie à son cabinet suite à un mandat d’arrêt de la Cour pénale spéciale, le ministre de l’Elevage et de la santé animale, Hassan Bouba Ali est le tout premier membre du gouvernement arrêté en lien avec la crise politico sécuritaire qui secoue la République Centrafricaine depuis près d’une décennie. Le nom de Hassan Bouba Ali est cité dans plusieurs exactions attribuées au groupe armé Unité pour la paix en Centrafrique (UPC). Qui est donc, Hassan Bouba Ali ?

Ancien coordonnateur politique de l’UPC, Hassan Bouba Ali s’est hissé dans la sphère politique centrafricaine en 2017 à la suite d’un rapprochement avec le pouvoir de Bangui. Bras droit du chef de l’UPC Ali Darassa, l’homme a été vu plusieurs fois aux côtés de son mentor en tenue de combat ou de ville.

Conseiller spécial du président Touadera, il aurait ordonné, selon certaines organisations de défense des droits de l’Homme, l’attaque d’un camp de déplacés à Alindao dans la préfecture de la Basse-Kotto en novembre 2018. Attaque qui a fait plus d’une centaine de morts à majorité des femmes et des enfants.

Fin 2020, il entre au gouvernement au bénéfice de l’Accord pour la paix (APPR) signé en février 2019 entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés actifs dans le pays.

Avec une nationalité centrafricaine controversée, Hassan Bouba Ali a été radié de l’UPC en janvier 2021 alors que son groupe armé qui a rejoint la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), était en campagne militaire contre les autorités légitimes de Bangui. Depuis lors, il est devenu un proche du pouvoir, mais un bourreau aux yeux des activistes des droits de l’homme.  

En aout 2021, The Sentry, une ONG américaine a indiqué dans une enquête concernant la Sucaf, une succursale du géant français Mocaf, qu’Hassan Bouba Ali et Ali Darassa auraient touché entre 2014 et 2021, des dizaines de milliers d’euros par an de la part de cette entreprise sucrière. L’argent qui leur aurait permis en partie de financer la rébellion sur le territoire de la République centrafricaine.

L’ancien coordonnateur politique de l’UPC est aussi cité dans plusieurs rapports du groupe d’experts de l’ONU comme auteur de graves violations des droits de l’homme dans les zones sous contrôle de l’UPC. Son arrestation le 19 novembre dernier suscite encore des réactions de satisfaction tant en République centrafricaine qu’à l’étranger.

 

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