Centrafrique-CPS: quelques heures après son ouverture, le procès de Lémouna et Koundjili renvoyé au 16 mai prochain©RNL/Jean Fernand Koena
Le box des accusés accompagné de leurs Avocats devant la Chambre d'assises de la CPS, Avril 2022

Centrafrique-CPS: quelques heures après son ouverture, le procès de Lémouna et Koundjili renvoyé au 16 mai prochain

La Cour pénale spéciale (CPS) a ouvert aujourd’hui ses audiences dans l’affaire le procureur contre Issa Sallet Adoum alias Bozizé, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir, poursuivi pour meurtre et autres actes inhumains constitutifs de crimes contre l’humanité. Mais la défense des accusés a réussi à obtenir le renvoi du procès le 16 mai prochain.

C’est une audience qui a connu d’abord une forte participation des victimes et auditeurs de justice. Mais à chaque étape du procès, ces victimes réagissent. Un phénomène psychologique que comprend bien Antoinette Montaigne Moussa, ancienne ministre de réconciliation, qui demande un accompagnement de ces dernières.

« Des milliers de victimes de crise en Centrafrique s’inquiètent à chaque fois qu’il y a report du procès. Cela ne concerne pas que les victimes de Lemouna et autres parce qu’elles ont peur que le procès n’aille pas à son terme. Mais on se demande pourquoi il n’y a pas d’accompagnement psychologique pour atténuer la souffrance des victimes ? », s’est interrogée Antoinette Montaigne Moussa.

Après avoir constaté la présence des avocats, la Cour s’est rétractée en annulant l’avis avant de dire le droit de commettre d’office les avocats aux accusés. Le greffier, Florentin Darre, passe ensuite à la lecture de l’ordonnance de renvoi, fixant dans l’espace et dans le temps les faits à charge contre les accusés.

Mais les avocats n’estimant pas être au même diapason que le parquet, demandent un renvoi pour un délai d’un mois.

« Le volume du dossier ne nous permet pas au stade actuel de la procédure de pouvoir examiner sereinement cette affaire. Raison pour laquelle nous avons exigé de pouvoir travailler en équipe avec nos confrères pour étudier minutieusement ces dossiers lors de la prochaine audience à la date indiquée par la Cour », a précisé Me Koy-Dolingbete, avocat de l’accusé Issa-Sallet Adoum, alias Bozizé.

L’accusation n’est pas d’accord et met en avant une manière pour les avocats de gagner du temps.

« Pour le ministère public, c’est une demande qui est dilatoire. S’organiser, ils n’ont pas besoin d’un mois pour le faire.  Cette demande n’est pas fondée mais comme la Chambre d’assises en a décidé ainsi, nous nous soumettons à cela », a déclaré Alain Ouaby-Bekay, procureur adjoint de la Cour pénale spéciale.

Mais le président de l’audience, Pascal Délimo et sa suite, ont suivi la ligne des avocats en leur accordant trois semaines au lieu d’un mois voulu. L’audience est finalement renvoyée au 16 mai prochain.

 

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