L’organisation des élections était un véritable défi

Les élections en Centrafrique ont été reportées à 2 reprises. Pendant longtemps elles étaient même incertaines. Et pourtant les élections législatives et présidentielle en République centrafricaine se sont finalement tenues ce dimanche 23 janvier.

Organiser des élections dans un pays en situation de post conflit, plus grand pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale) par sa superficie, était déjà un défi en soi. D’autant que l’autorité du pouvoir central est contestée par une multitude de groupes armés, mouvements rebelles ou simples coupeurs de routes.

Ces élections auraient du être organisées en avril 2010 mais, pour des raisons de sécurité et de logistiques, elles ont été repoussées à deux reprises. D’abord en Juin de la même année, puis en janvier 2011. Après des semaines de palabres et de crispations, le président Bozizé avait finalement fixé la date au 23 janvier. Ensuite la CEI a tout fait pour tenir cet engagement, notamment parce qu’il en allait de sa crédibilité auprès de la communauté internationale et des bailleurs de fonds.

Recensement des électeurs, informatisation des listes, distribution des cartes d’électeurs ou dépôt des candidatures… Les polémiques se sont multipliées. Côté logistique, il a également fallu presser le pas. Près de 7000 urnes ont été récupérées au Togo en décembre. Vendredi 21 janvier, à deux jours du scrutin, l’Afrique du Sud a volé au secours de la CEI en envoyant un lot d’urnes.

Un imprimeur britannique a remporté l’appel d’offres pour l’impression des bulletins de vote mais, l’aéroport de Londres étant fermé à cause de la vague de froid, il a fallu en trouver un autre. C’est dans l’urgence, à Dubaï, qu’ont finalement été imprimés les bulletins centrafricains.

Pour respecter le Code électoral et éviter toutes les possibilités d’annulation du scrutin, ils devaient être acheminés avant le 8 janvier dans les 4500 bureaux de vote, sur des pistes défoncées, et sous la menace des groupes armés. Afin de faciliter la circulation du matériel électoral à travers le pays, d’anciens chefs rebelles ont été nommés conseillers à la présidence.

La suite, c’était  dimanche 23 janvier où, malgré les difficultés, le vote a eu enfin lieu.