Le KNK pavoise, l’opposition conteste les résultats

La délibération globale du scrutin du 23 janvier 2011 en Centrafrique par la Commission électorale indépendante (CEI) est divertissement appréciée à Bangui, capitale du pays, et dans les villes des provinces du pays. Radio Ndeke Luka (RNL) a fait le tour ce 2 février, des différents acteurs impliqués dans le processus, pour avoir recueillir leurs avis.

Jean Jacques Démafouth, candidat de la Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP) crédité du plus faible score à l’élection présidentielle, accuse « la prestation calamiteuse de la CEI qui a jeté un discrédit total sur ces résultats, et donne une honte nationale ». Le candidat de la NAP déclare tout de même « avoir pris acte de ces résultats mais attend le verdict final de la Cour constitutionnelle ».

« Nous rejetons en bloc ce que nous appelons une mascarade électorale qui n’honore pas le peuple centrafricain et nous ignorons ces résultats » a affirmé pour sa part Martin Ziguélé, candidat du Mouvement du Peuple Centrafricain (MLPC), 3e du scrutin. « Depuis notre conférence de presse du 25 janvier 2011, nous continuons de collecter des éléments de preuve qui vont nous permettre de saisir la Cour constitutionnelle  dans les 48h » a-t-il conclu.

Du côté du pouvoir et de son parti KNK, on pavoise. « C’est la victoire du peuple centrafricain, la victoire de la démocratie » défend Fidèle Gouandjika, porte parole du gouvernement. Selon lui, « le président Bozizé a été plébiscité par le peuple centrafricain pour un bon travail bâti depuis 7 ans, date du sursaut patriotique ».

Fulgence Zeneth, Coordonnateur général et porte parole de l’Observatoire national des élections (ONE) tempère les ardeurs : « cette étape ouvre la voix à celle des contentieux électoraux, qui seront traités par la Cour constitutionnelle. Il y a eu  effectivement des irrégularités pendant le déroulement du scrutin, mais qui ne sont pas de nature à entacher la crédibilité de ces élections ». Le coordonateur de l’ONE appelle le juge constitutionnel « à dire le droit sur ces contentieux ».

Dans les rues de Bangui que des journalistes de Radio Ndeke Luka ont sillonné, les avis sont partagés sur ces résultats. Mais la plupart des personnes interrogées disent attendre la décision de la Cour constitutionnelle.

A Birao dans l’extrême nord-est du pays, la population s’est réveillée avec une liesse pour la victoire du candidat du KNK (Kwa na Kwa).

Un calme est cependant observé à Bangassou (centre) où certaines personnes interrogées par le correspondant de RNL dans la ville estiment que seule la paix elles attendent.

A Bria dans le centre-est, « il n’y a pas eu de manifestation publique dans la ville pour cette victoire mais chacun savoure la victoire à sa propre manière », a constaté le correspondant de Ndeke Luka. Cette ambiance est tout de même observée à Mbaïki (au sud) par le correspondant de RNL.

Seulement à Boali, ville située à 95 km au nord-ouest de Bangui, le correspondant de la radio a observé quelques manifestations organisées par les ouvriers du parti travaillistes KNK. La population vaque cependant à ses occupations habituelles.

Le dossier des procès verbaux du scrutin sont remis ce 02 février à la cour constitutionnelle. Celle-ci aura 7 jours pour donner le verdict final. Jusqu’à 14h (heure locale, 13h TU), la CEI n’a pas encore rendu public les résultats des législatives.