Centrafrique : Commémoration morose ce 29 mars du 61ème anniversaire de la disparition de Barthélemy Boganda©RNL/Stéphane José Flémalé
Monument de l'ancien président Barthélemy Boganda dans le 1er arrondissement de Bangui

Centrafrique : Commémoration morose ce 29 mars du 61ème anniversaire de la disparition de Barthélemy Boganda

La République centrafricaine commémore ce 29 mars 2020, l’anniversaire de la disparition de son premier président Barthélemy Boganda. Dans ce contexte de restriction due à la pandémie du Covid-19, où plusieurs événements et manifestations ont été suspendues voire reportées, la commémoration de cette année est marquée par le dépôt de gerbes de fleurs à Bangui et Bobangui.

La date du 29 mars en République centrafricaine est marquée par la  commémoration de l’anniversaire de la disparition du père fondateur  Barthélemy Boganda. La célébration de cette année, dans un contexte de restrictions, a été marquée  par le dépôt de gerbes de fleurs par le président de la République Faustin Archange Touadéra  au monument Boganda à Bangui suivi d’un bref recueillement au mausolée Boganda à Bobangui, village natal de l’illustre disparu.

Conformément aux mesures de restrictions dues à la pandémie du Coronavirus mises en place par le gouvernement où toutes les manifestations populaires sont suspendues voire interdites, le chef de l’Etat n’avait qu’à ses côtés le président de l’Assemblée nationale Laurent Ngon Baba, le Premier ministre Firmin Ngrébada et le maire de la ville de Bangui Emile Gros-Raymond Nakombo. Une célébration assez particulière, car toutes les activités prévues par le comité d’organisation n’ont pas pu avoir lieu.

Barthélémy Boganda, une icône panafricaine

Barthélemy Boganda est né le 04 avril 1910 à Bobangui dans la Lobaye. Premier prêtre oubanguien en 1938 et premier député à l’Assemblée nationale française en novembre 1946, il développa des thèses d’émancipation qui s’accommodaient mal à celles des tenants de l’ordre. Passionné des idéaux de la dignité et de l’émancipation de l’homme noir, il créa en septembre 1949 le Mouvement pour l’Evolution Sociale de l’Afrique Noire (MESAN). Fortement opposé à la Loi Cadre de Gaston Deferre, il caressa le rêve d’un regroupement des anciennes colonies dans de grands ensembles politiques notamment, la création d’une vaste République centrafricaine formée de l’Afrique Equatoriale Française et du Cameroun, prémices des États-Unis d’Afrique latine.

Après avoir consenti à voter « oui » au référendum du 28 septembre 1958 par De Gaule pour intégrer les anciennes colonies dans la communauté française, Boganda devient, le 1er décembre 1958, le premier président du gouvernement de la nouvelle République centrafricaine, appellation qui symbolisait au mieux ses visions politiques. Il disparait le 29 mars 1959 dans un accident d’avion qui le ramenait de Berberati à Bangui alors que son pays s’apprêtait à accéder à l’indépendance le 13 août 1960. Il demeure pour bon nombre de centrafricains, un homme prestigieux et compétent qui a mené pendant 12 ans une lutte héroïque, d’homme politique de grande envergure, de tribun, de défenseur de liberté du Peuple africain.