Centrafrique: marche des partisans du pouvoir contre AG Dologuélé©RNL/Stéphane José Flémalé
La foule de manifestants pro-pouvoirs en partance pour le palais de l'Assemblée nationale

Centrafrique: marche des partisans du pouvoir contre AG Dologuélé

Les partisans du chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra répondent à Anicet Georges Dologuélé, chef de file de l’opposition et candidat à la prochaine présidentielle. Réunis au sein de la plateforme « Galaxie 3003 », ces pro-pouvoirs ont marché ce 03 septembre 2020 à Bangui pour exiger la levée de l’immunité parlementaire de l’opposant.  

Encadrée par la police nationale malgré l’interdiction du ministère de la Sécurité publique, cette marche a mobilisé plus d’un millier de personnes. Plusieurs avenues et rues de la capitale ont été empruntées par la foule. Partie du complexe sportif Barthélemy Boganda, cette marche a marqué sa chute à la devanture de l’Assemblée nationale. A première vue, des élèves, hommes, femmes et quelques cadres, proches du président de la République scandent des mots forts, inscrits sur les banderoles. L’on peut lire « Dologuélé devant la barre pour injure au peuple », « Rendez-vous au mois de décembre 2020».

A leur arrivée devant l’hémicycle de l’Assemblée nationale, ils entonnent l’hymne national avec la consonance d’une fanfare, mobilisée pour la circonstance. Un mémorandum est, ainsi, remis à la représentation nationale. Il est réceptionné par le député Mathurin Dimbélé Nakoé, 2ème Vice-président, membre de la majorité présidentielle. Pour les initiateurs de cette mobilisation, le chef de file de l’opposition a tenu des propos injurieux à l’égard du chef de l’Etat et du peuple centrafricain.

« Anicet Georges Dologuélé, mû par une haine viscérale contre le président Faustin-Archange Touadéra et son régime, s’est mis dans une posture de hors-la-loi, en brillant par des propos insolents, grossiers et mensongers contre les autorités de l’Etat en particulier, le président Touadéra et contre le peuple centrafricain » martèle Euloge Doctrouvé Koï, l’un des organisateurs de la marche arguant que « Ces propos fantaisistes tendent à accuser le pouvoir en place de nombreux détournements et d’immobilisme tout en qualifiant la population de mouton et d’âne ; ce qui est indigne d’un leader de l’opposition et de surcroît, ancien premier ministre. »

Ces pro-pouvoirs ont mis la barre très haut en lançant un ultimatum d’une semaine aux élus de la Nation afin de répondre à leurs préoccupations.

« Je profite pour formuler une exigence. Celui de voir l’Assemblée nationale se prononcer sur la levée immédiate de l’immunité de sieur Dologuélé. Dans le cas contraire, le peuple centrafricain va se remobiliser pour revenir ici afin de transformer le palais du peuple en un second Ledger » ajoute  Euloge Doctrouvé Koï qui exige aussi la démission du ministre de la Communication et des Médias.

Cependant dans cette foule, tout le monde ne partage pas la même cause. Pour certains, ce n’est qu’une manipulation politique car les préoccupations de la population ne sont pas satisfaites par les dirigeants.

« Lorsque les hommes politiques s’insultent sur les ondes, lorsqu’ils se traitent de tout, lorsqu’on tue des gens à l’intérieur du pays, organisent-ils des marches? La politique, ce n’est pas ça. Il n’y pas de route, le peuple manque de l’eau et de l’électricité, on n’organise pas de marches. Le peuple n’a pas besoin de ça. Il s’agit d’une manipulation politique » lance un conducteur de mototaxi.

Aux termes de cette mobilisation, les manifestants offrent un mouton aux élus de la Nation en guise de cadeau, répondant ainsi aux propos de Anicet Georges Dologuélé. Cet épisode intervient à quelques trois mois de la tenue des élections groupées de décembre 2020.