Centrafrique : bilan mitigé de l’an 1 du 2nd quinquennat de Faustin-Archange Touadéra©Minusca
Faustin-Archange Touadéra prononçant son discours d'investiture le 30 mars 2021

Centrafrique : bilan mitigé de l’an 1 du 2nd quinquennat de Faustin-Archange Touadéra

Dans son discours d’investiture, le 30 mars 2021 pour son second mandat, le président avait mis en exergue la problématique de lutte contre l’impunité, la corruption, la justice comme « colonne vertébrale« , tout en promettant des réformes pour une justice indépendante, favoriser un climat des affaires serein et rendre opérationnels les projets d’électrification du pays avant le premier trimestre 2022.

Sur un éventail d’axes déroulés dans son discours, le président Touadéra a tracé une ligne qui lui paraît la plus importante pour son second mandat, la lutte contre l’impunité de tous les auteurs de crimes et délits.

« C’est pourquoi la lutte contre l’impunité sera la colonne vertébrale de mon nouveau quinquennat », a promis le chef de l’Etat.

Des reformes judiciaires qui peinent encore à se concrétiser

Selon Faustin-Archange Touadéra, cette lutte contre l’impunité passe par des réformes pour alléger la lourdeur de la machine judiciaire. Cependant une année après son investiture, l’appareil judiciaire est toujours mis à mal faute du décaissement des fonds pour le fonctionnement des juridictions nationales et la tenue des sessions criminelles.

« Aujourd’hui, environ 75% des détenus dans les maisons d’arrêts sont en détention préventive », a reconnu Faustin-Archange Touadéra, lors de la rentrée judiciaire 2021-2022, en juillet dernier.

Par ailleurs, le chef de l’Etat avait annoncé aussi l’effectivité de plusieurs projets d’électrification avant le premier trimestre 2022 afin de mettre un terme aux délestages dans la capitale. Il rassurait le peuple sur la mise en service des champs solaires de Danzi sur la route de Boali, de Sakaï dans la commune de Bimbo et des nouveaux équipements acquis par l’Enerca sur ses sites de Boali. Fort est de constater que les deux sites de champs solaires ne sont pas encore opérationnels même si les travaux avancent à grand pas. En ce qui concerne l’Enerca, des efforts ont été fournis dans la réhabilitation des équipements et installations mais la fourniture de l’électricité demeure problématique à Bangui et dans sa périphérie.   

Un pari de la gouvernance démocratique à oser

Si l’un des axes majeurs du deuxième mandat de Faustin-Archange Touadéra est l’amélioration du climat des affaires, la question de la gouvernance démocratique reste encore un défi à relever, car le clientélisme, le népotisme, le clanisme et la gabegie sont encore érigés en mode gestion des affaires publiques. Des opérateurs économiques étrangers sont favorisés au détriment des nationaux dans les passations des marchés publics. Le non-respect des mesures visant à booster l’économie nationale contribue aussi à freiner l’élan de certains hommes d’affaires locaux.

Un an de bilan mitigé, le locataire du Palais de la Renaissance a encore du chemin à faire afin de tenir ses nombreuses promesses faites aux Centrafricains. Elu en 2016, Faustin Archange Touadéra a été réélu en 2020 à l’issue des élections groupées. Les grands défis restent la restauration de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire, la relance de l’économie et la construction d’un Etat de droit.

 

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