Centrafrique : des réactions après la décision du président de la République de mettre fin au mandat du président de la Cour constitutionnelle©RNL
Danièle Darlan, président de la Cour constitutionnelle

Centrafrique : des réactions après la décision du président de la République de mettre fin au mandat du président de la Cour constitutionnelle

Des réactions se multiplient au lendemain de la décision du président de la République mettant fin au mandat du président de la Cour constitutionnelle. Majorité, opposition, société civile, les avis sont contradictoires. Si certains désapprouvent cette décision en la qualifiant de coup d’Etat constitutionnel, d’autres par contre la louent et expriment leur soulagement.

Les réactions sont nombreuses au sein de la classe politique et de la société civile – pour ou contre ce décret qui rapporte la désignation de certains membres de la Cour constitutionnelle, singulièrement Danièle Darlan, juge et président de l’institution. Pour l’opposition démocratique, il s’agit là d’un putsch constitutionnel. D’où, l’appel de certains à la mobilisation nationale.

« Que la population prenne sa responsabilité »

« Il s’agit bel et bien d’un coup d’Etat constitutionnel. Ce décret témoigne bel et bien que nous sommes dans une République bananière. Que la population centrafricaine prenne sa responsabilité. Ainsi, les autres membres de la Cour doivent faire acte de solidarité envers le président, madame Darlan. La situation est grave. Elle nécessite une mobilisation nationale » a affirmé Ferdinand Alexandre Nguendet, opposant et membre du Bloc républicain pour la défense de la Constitution.

Il y a quelques jours, le gouvernement a avisé, par l’intermédiaire du ministre de l’Enseignement supérieur, le président de la Cour constitutionnelle afin de prendre ses congés libératoires. Pour le Groupe de défense de la constitution de 2016, le pays s’est plongé dans une anarchie.

« Nous allons organiser la résistance »

« Nous voulons ici rappeler au président Touadéra et tous ceux qui le soutiennent qu’ils ne sont pas au-dessus de la loi. La Constitution autorise à madame Darlan de siéger jusqu’en 2024. Nous allons organiser la résistance. Les juges constitutionnels peuvent compter sur le soutien de tous les démocrates car, hors du cadre de la loi, c’est l’anarchie » a fait savoir Ben Wilson Ngassan, porte-parole du Groupe de défense de la Constitution de 2016.

Et si cet acte déplait à l’opposition, du côté des mouvements politiques qui appuient le gouvernement, c’est un soulagement. C’est le cas du Front républicain qui organise régulièrement des manifestations en faveur d’un référendum constitutionnel.

« Ce décret n’est que la traduction de la volonté populaire »

« Pour moi, ce décret n’est que la traduction de la volonté populaire exprimée par le peuple centrafricain. Madame Darlan est admise à la retraite. Le magistrat Sangafio est admis à la retraite. Aujourd’hui, il est question qu’ils mettent fin à leurs fonctions de juges constitutionnels » a lâché Héritier Doneng, coordonnateur du Front républicain.

Le 21 octobre dernier, la Cour constitutionnelle avait fait une déclaration pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur le terme « Empêchement définitif » mentionné dans l’article 100 de la Constitution. Pour cette institution, la retraite n’est pas un empêchement définitif pour les juges constitutionnels, dont le mandat est défini par la Constitution.

 

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