Centrafrique : colère après l’annulation de l’élection du bureau du CNJ©RNL/Stéphane José Flémalé
Des jeunes du CNJ manifestant devant la Radio Ndeke Luka, le 06 mars 2023

Centrafrique : colère après l’annulation de l’élection du bureau du CNJ

Un jour après l’annulation de l’élection du nouveau bureau du Conseil national de la jeunesse (CNJ), la tension est montée au sein des jeunes de différents camps.

Après l’annulation, dimanche 05 mars 2023, de l’élection du nouveau bureau du CNJ par le Comité d’organisation, plusieurs dizaines de mécontents, issus du camp de Carl Mickaël Kikobet, ont manifesté ce lundi devant la Primature à Bangui. Les manifestants réclament la reconnaissance des résultats de l’élection du 28 février dernier, donnant leur candidat et sa coalition vainqueurs.

Pour se faire entendre rapidement, certains manifestants ont choisi de prendre d’assaut la devanture de Radio Ndeke Luka. Hymne national entonné, les mécontents exposent leur principale revendication.

Reconduire Carl Mickaël Kikobet

« Le motif avancé est qu’il y aurait des irrégularités mais ils n’arrivent pas à nous les prouver dans les détails. Nous considérons que c’est une prise de position parcellaire parce qu’ils ont été influencés par le Dircab du ministère de la jeunesse, M. Doneng. C’est pour cela que nous sommes là pour demander la reconduction de Carl Mickaël Kikobet dans ses droits », a précisé Thierry Perol, président de la jeunesse de Bégoua, justifiant leur présence devant Radio Ndeke Luka.

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Le président initialement élu, s’est déplacé devant la Primature pour calmer les manifestants et dénoncer des manœuvres visant à l’écarter.

« Nous avons toutes les preuves »

« Je suis venu parler aux jeunes qui se sont levés pour dénoncer les mauvaises manœuvres du comité d’organisation. Les jeunes ont dit qu’ils ne sont plus ceux d’hier, qui sont facilement manipulables. Nous avons toutes les preuves. Les congressistes ont dit qu’ils vont tout faire pour annuler les élections parce que s’ils ne le font pas, ils vont être limogés », a dénoncé Carl Mickaël Kikobet, le président déchu.

Pour sa part, le directeur de cabinet du ministère de la jeunesse prône son impartialité.

« Je ne suis qu’un arbitre »

« Le comité a rendu son verdict pour annuler ces élections. Le camp frustré s’est constitué en groupe de réfractaires pour contester l’annulation. Je ne suis ni candidat à l’élection du Conseil national de la jeunesse ni membre du comité. Je ne suis qu’un arbitre. J’appelle les différentes parties à respecter cette décision », a martelé Héritier Doneng, directeur de cabinet du ministère de la jeunesse.

Par ailleurs, le directeur de cabinet a annoncé une nouvelle élection dans un bref délai.

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