Centrafrique: les habitants du village Longo se disent abandonnés faute de prise en charge sanitaire©RNL/Emmanuel Samboli
Un case au village Longo dans la sous-préfecture de Damara

Centrafrique: les habitants du village Longo se disent abandonnés faute de prise en charge sanitaire

Les habitants du village Longo, situé à plus de 100 Km de Bangui, dans la sous-préfecture de Damara, se plaignent de l’absence d’un centre de santé dans leur localité. Ils se disent exposés à plusieurs maladies. Cette situation  est à l’origine de plusieurs décès dans le village.

Isolé dans la brousse avec un climat humide, le village Longo abrite près de 6000 personnes. Ces dernières font face à un sérieux problème d’accès aux soins de santé. La prolifération des moustiques due aux eaux stagnantes, aux hautes herbes et la consommation d’eaux malsaines sont à l’origine de plusieurs maladies. Notamment le paludisme, la diarrhée, les vers intestinaux et les infections cutanées. 

Nono Kebengue, mère de famille, déboussolée, lance un cri d’alerte aux autorités du pays.

« Les enfants souffrent du paludisme. Il n’y a pas d’hôpital ici. Et s’ils piquent une crise de palu, qu’allons-nous faire ? Ils n’ont jamais été vaccinés ici. La santé de nos enfants est menacée« , se lamente-t-elle.

Les femmes accouchent à même le sol et se traitent de manière traditionnelle, poursuit Nono Kobengue.

« Comme il n’y a aucun centre de santé dans notre village, les femmes accouchent à même le sol et nous n’avons personne pour nous aider. Quand les femmes donnent naissance, on coupe le cordon ombilical avec une paille« , explique cette habitante.

Même étant secouriste dans le village Longo, Bienvenu Dégbangatou reconnait que les soins qu’il apporte sont insuffisants et limités.

« Quand nous traitons les malades et que la situation nous dépasse, nous les évacuons à Bangui avec une pirogue. Le trajet est tellement long. Parfois, le patient meurt en cours de route. Nous voulons que le gouvernement pense à nous », fait-il savoir.

Le village Longo compte près de 6 mille habitants. La grande majorité est constituée de femmes et d’enfants. Alors qu’ils sont confrontés au problème d’infrastructures sanitaires, l’évacuation vers les centres de référence reste de loin une solution à cause de la dégradation des routes.