Centrafrique : le service de traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui, débordé©Image d'illustration
Un des pavillons de l'hôpital communautaire à Bangui

Centrafrique : le service de traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui, débordé

Alors que le taux d’accidents de la circulation inquiète dans la capitale, la République centrafricaine ne dispose que d’un seul service public de prise en charge des traumatismes. Le service de traumatologie de l’hôpital communautaire de Bangui accueille mensuellement environ 1.000 malades. Cependant, le personnel et les équipements de travail sont limités. Radio Ndeke Luka s’est rendu dans ce service pour toucher du doigt la réalité.

A l’entrée du service de la traumatologie, comme à l’accoutumée, plus d’une centaine de personnes sont dans la queue. Seulement moins d’une dizaine de patients sont assis sur un banc. Pendant que l’attente est ennuyante, du côté de certains parents de malades, c’est le ras-le-bol.

« C’est depuis ce matin que nous sommes dans la queue. Mon enfant a eu une fracture à la jambe, mais il n’y a rien sur lequel on puisse s’asseoir. Imaginez-vous, un accidenté qui est debout durant plusieurs heures. Cela peut créer encore des complications. Le gouvernement doit faire quelque chose » lance un parent de malade.

Pour le responsable du service, le taux élevé d’accidents de la route entraîne le débordement du service. Ainsi, tous les patients ne peuvent être pris en charge à la fois. En plus d’être submergé, le service est confronté au manque de moyens et de personnels spécialisés.

« On est obligés de gérer de manière informelle »

« Généralement, on a une trentaine de dossiers qu’on présente par jour avec au moins 1.000 malades. Il s’agit, pour la plupart, des traumatismes de tout genre. C’est vraiment compliqué. Mais on est obligés de gérer de manière informelle, puisque c’est depuis 11 ans qu’on demande cet appui. Présentement, le pays n’a qu’un seul chirurgien orthopédiste que je suis » affirme Professeur Jean de Dieu Bertrand Tekpa, chef du service de la traumatologie.

Cette déclaration est certifiée par le directeur du Centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui.

« Si l’Etat peut subventionner les soins, ça va beaucoup aider »

« Avec le phénomène de mototaxis, il y a maintenant beaucoup de victimes d’accidents. Sauf que nous n’avons pas d’équipements. Ce qui fait que lorsque les malades arrivent, il y a un souci. Le Centrafricain n’a pas assez d’argent pour payer un implant à 150.000 francs. Si l’Etat peut subventionner les soins, ça va beaucoup aider » déplore Abel Assaye, directeur du Centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui.  

Devant un service qui ne peut répondre à toutes les attentes, la prudence doit être de mise et la circulation régulée. C’est pourquoi, les responsables sanitaires appellent à la responsabilité de la force publique, quant aux surcharges et à la mauvaise conduite.

En 2021, le service de traumatologie du Centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui a reçu près de 5.000 patients. Selon les spécialistes de santé, ces chiffres pourraient encore augmenter cette année.

 

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