Menace réelle de génocide en Centrafrique

Depuis près de 4 mois, la Centrafrique est plongée dans une crise profonde à l’allure intercommunautaire. Selon l’ONU, plus de 2,6 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire dans le pays, où plus de 880.000 personnes sont déplacées, dont plus de 510.000 dans la capitale Bangui.

Tandis que la crise en République centrafricaine est qualifiée de niveau 3 par la communauté humanitaire, le niveau le plus élevé  après la Syrie et les Philippines, certains observateurs eux, parlent d’une « situation pré-génocidaire ». Mais Comment les centrafricains eux-mêmes apprécient-ils cette crise ? Que préconisent-ils pour s’éloigner d’un conflit intercommunautaire ?

Selon le directeur de la Coordination des actions humanitaires à L’ONU, John Ging, la crise centrafricaine a tous les éléments que nous avons vus ailleurs dans des endroits comme le Rwanda et la Bosnie. « Les éléments sont là pour un génocide. Il n’y a pas de doute », a-t-il souligné.

Sur le terrain, des atrocités sont commises de façon continue. Tout le monde a peur. On parle même d’engrenage des massacres interreligieux et interethniques.

Gervais Lakosso, président du Groupe de travail de la société civile centrafricaine reconnaît que : «  l’inquiétude d’un génocide était bel et bien réelle dans les esprits. Mais une réconciliation sur fond de justice peut permettre d’arrêter cette spirale de violences ». Selon lui, « il faudra vite mettre en marche la machine judiciaire pour apporter réparation aux victimes de la crise en fonction des préjudices subits ».

Cependant, en dépit de l’«effondrement» complet de l’Etat, beaucoup de Centrafricains musulmans comme non-musulmans, sont loin de croire à l’hypothèse d’une situation pré-génocidaire. Ils parlent plutôt d’une crise politique née de la mauvaise gouvernance et de l’irresponsabilité des hommes politiques, et que la solution passe inévitablement par le dialogue.

Avis partagés par des leaders religieux qui, eux aussi, mettent en cause la responsabilité des dirigeants centrafricains et souhaitent un dialogue franc entre les différentes parties en conflit.

Pour d’autres observateurs de la vie politique centrafricaine, le désarmement des milices  Séléka et Antibalaka, leur cantonnement pour rééducation et reconversion restent les seules solutions pour ramener une paix définitive et durable dans le pays et, éviter tout risque de génocide à la République Centrafricaine.