La Réhabilitation des FACA, une préoccupation de l’ONU

La Réhabilitation des FACA, une préoccupation de l’ONU

La réhabilitation des Forces armées centrafricaines (FACA) est au cœur des priorités de l’ONU. La déclaration est faite par la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies en mission en Centrafrique il y a 48 heures. Au cours de la conférence de presse sanctionnant la fin de la mission mercredi à Bangui, François Delattre, ambassadeur de la France à l’ONU et président du Conseil de sécurité pour ce mois de mars, a mentionné qu’il n’y a aucun doute à ce sujet.
 
« La réforme et la réhabilitation de l’armée professionnelle, républicaine, inclusive, représentative de la diversité du peuple centrafricain, loyale est au cœur de ce que nous essayons ensemble de faire pour la stabilisation, le succès de la transition. Il n’y a aucun doute, le sujet a été sur la table dans beaucoup de nos discussions. C’est ce à quoi contribuera la nouvelle mission de l’Union Européenne qui remplacera Eufor qui s’appelle Eumam-RCA, qui aura une mission de conseil pour la réforme et la reconstruction de l’armée nationale », a indiqué le chef de la mission onusienne.

En ce qui concerne l’embargo imposé sur les armes en République Centrafricaine, François Delattre se veut prudent. Par ailleurs, il affirme que des procédures d’exemption sont prévues dans le cadre du régime d’embargo imposé à la Centrafrique. Il suffit aux autorités centrafricaines d’en faire la demande au comité des sanctions.

« La question de l’embargo est sensible parce qu’en lien direct avec la reconstruction des FACA. L’état des choses tel qu’il est au Conseil de sécurité, je m’exprime prudemment parce que nous sommes 15. Il faut donc un consensus. Des procédures d’exemptions sont prévues dans le cadre du régime de l’embargo actuel dans le cadre de la résolution 2196, que pour obtenir ces exemptions, il suffit au régime actuel d’en faire la demande au Comité des sanctions qui se saisie de la demande et regarde si ou non il accorde l’exemption sur les armes », a rassuré François Delattre.

Le rétablissement des FACA est une urgence et le Conseil de sécurité de l’ONU insiste sur le désarmement qui est un des facteurs du retour à la normale dans le pays.  « On ne peut pas marcher vers la stabilité du pays s’il y a des armes partout et avec tout le monde », a fait savoir Ismaël Abraao Gaspar Martins, ambassadeur de l’Angola à l’ONU et co-président du Conseil de Sécurité en mission en Centrafrique.

Pendant que la réhabilitation des Forces armées centrafricaines préoccupent les Nations Unies, la force européenne, Eufor-RCA en fin de mission en Centrafrique, juge que le bilan est positif après son déploiement un an.  L’appréciation est faite jeudi lors de la conférence de presse, marquant la fin de la mission de la force européenne à Bangui à la représentation de l’union européenne en Centrafrique.

L’Eufor RCA est entrain de plier bagage un an après son déploiement. Le haut commandement de la force européenne se dit satisfait du travail accompli. Plusieurs activités civilo-militaires ont été réalisées. La sécurisation de l’aéroport Bangui Mpoko sans oublier les 3ème et 5ème arrondissements de Bangui, l’appui au déploiement des forces de la Minusca, sont à la base de ce satisfecit.

Selon le général Philippe Pontiès, commandant la force Eufor-RCA, des actions restent à mener pour la sécurisation de Bangui malgré cette satisfaction.

« Nous quittons Bangui, une ville apaisée avec le processus politique en cours, des camps de réfugiées qui sont en train de se vider, des déplacés qui rentrent chez eux. Mais il persiste encore dans les quartiers des activités de banditisme et certaines criminalités. Je crois que le moment est venu de privilégier une approche judiciaire des choses. Aujourd’hui, le combat est un combat de police, de gendarmerie et de lutte contre l’impunité », a fait savoir Philippe Pontiès.

La mission de l’Eufor-RCA prendra fin officiellement le 15 mars 2015. Une nouvelle mission dénommée Eumam, la mission de conseil militaire auprès de l’armée nationale, sera déployée dans le pays au plus tard à la fin du mois. Elle sera composée d’au moins 60 conseillers militaires.