Ouham-Péndé : La ville de Ngaoundaye menacée par une nouvelle scène de violences©Vivien Magloire Kpengou
Des hommes armés sur une route de l'intérieur de la République Centrafricaine

Ouham-Péndé : La ville de Ngaoundaye menacée par une nouvelle scène de violences

Les combattants du MPC basés à Kolo depuis 3 ans lancent un ultimatum de trois jours aux hommes armés de 3R de déguerpir de la localité. Une alerte a été lancée au député de Ngaoundaye 3, Joël Zibaya, d’instruire la population de quitter la ville. Selon l’injonction, une attaque armée du MPC serait en préparation contre les 3R.

Si rien n’est fait à temps, la situation risque de dégénérer à Ngaoundaye. Les éléments armés du MPC et ceux de 3R se regardent en chiens de faïence depuis 4 jours dans le village Kolo. Selon le député de Ngaoundaye 3, Joël Zibaya, les combattants du MPC basés depuis 3 ans dans la localité somment les éléments de 3R, qui auraient fui le désarmement à Kouï, de quitter Ngaoundaye dans 3 jours.

« Les hommes armés du MPC basés à Kolo depuis 3 ans ont sommé les 3R de quitter le village. Ce qui s’est passé à Koundjili ne doit pas se repéter à Kolo dans ma zone. C’est un climat de peur. Le général Yacoub m’a appelé ce matin pour dire qu’il donne un ultimatum de trois jours. Je dois informer la population de quitter pour leur permettre d’attaquer les 3R » s’inquiète Joël Zibaya appelant le gouvernement et la Minusca à une action d’urgence à Ngaoundaye pour éviter le pire. « Je voudrais interpeller le gouvernement de prendre ses responsabilités » insiste le député. 

Tout comme Bernard Dillah, son collègue de Ngaoundaye 1, Joël Zibaya pense que le leader de 3R joue au cache-cache avec le gouvernement, les facilitateurs et garants de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en Centrafrique du 6 février 2019. « Le gouvernement est allé auprès de Sidiki pour faire le désarmement, mais celui-ci a présenté une partie de ces combattants à l’opération et envoyé plus de 80 éléments à Ngaoundaye au village Kolo » regrette-t-il.

Cette nouvelle tension se profile à l’horizon alors que les opérations de désarmement des éléments de 3R se poursuivent dans la Nana Mambéré et dans une partie de l’Ouham-Péndé. Les responsables des 3R rejettent par ailleurs, l’information selon laquelle leurs éléments ont fui le désarmement.