Centrafrique: timide reprise de vie à Yassara derrière la colline de Bas-Oubangui après les opérations de ratissage menées par les FACA©RNL/Rolf Stève Domia Leu
Une vue du quartier Yassara plus d'un mois après les hostilités

Centrafrique: timide reprise de vie à Yassara derrière la colline de Bas-Oubangui après les opérations de ratissage menées par les FACA

Après les affrontements du 13 janvier 2021, la vie tente de reprendre derrière la colline de Bas-Oubangui. C’est le cas de quartier Yassara dans le 4è arrondissement. Ce secteur fait partie de l’itinéraire des rebelles de la CPC lors de l’assaut lancé sur Bangui. Après les opérations de ratissage menées par l’armée, quelques habitants regagnent le secteur mais la plupart se trouve encore sur les sites des déplacés ou en brousse.

Pour quelqu’un qui vient de loin, le décor est étrange à Yassara. Un vaste quartier sinistre au pied de la colline. Presque tous les habitants sont en brousse fuyant les violences armées. Certaines maisons d’habitations sont vides. Mais le lieu était encore plus sinistre il y a quelques semaines avec l’irruption des rebelles. Toutefois, quelques cabris, chiens et poulets vadrouillent dans le coin. Oscar et sa famille ont trouvé refuge depuis plus d’un mois sur le site des déplacés. Il est revenu visiter sa maison.

« La vie sur le site des déplacés est pénible. Actuellement les FACA font des patrouilles dans notre quartier. Je suis obligé de revenir pour exercer mes petits boulots, pour prendre en charge ma famille », dit-il

 Sur la ruelle qui traverse ce quartier, des étuis de balles de tous calibres sont encore visibles. Julienne, une vieille maman de 80 ans n’ayant pas la force de fuir en brousse comme les autres, est restée à côté de son mari sexuellement abusé par les rebelles car leur maison est détruite. Elle vit sous un hangar.

« Après le choc, se lamente-t-elle, mon mari est tombé malade. Nous avons passé des jours à l’hôpital. Par après, nous sommes revenus à 3 collines chez l’un de nos enfants. »

Jean Sandi, un habitant marche sur la pointe des pieds, seul dans la forêt. Prudence oblige, on vit aux aguets.

« La patrouille des FACA est régulière. Il n’y a plus de rebelles à Yassara mais on reste prudents. Certains habitants ne veulent pas revenir parce qu’ils ont peur », fait-il savoir sur un ton dubitatif.

Environs 1000 personnes vivaient au quartier Yassara derrière la colline. Après les combats qui ont eu lieu dans la localité, quelques-uns ont bravé la peur pour regagner leur domicile. Cependant, les autres sont toujours en brousse ou sur les sites des déplacés et vivent dans des conditions précaires.