Bambari : au moins une trentaine de civils tués dans l’attaque d’un camion de transport en commun par des éléments présumés de l’UPC©DR
Le véhicule attaqué par les hommes armés à Matchika à 20 km de Bambari

Bambari : au moins une trentaine de civils tués dans l’attaque d’un camion de transport en commun par des éléments présumés de l’UPC

Plusieurs dizaines de civils dont des femmes et des enfants ont été tués ce mardi 05 septembre par des éléments présumés de l’UPC non loin de Bambari. Le drame a eu lieu à 15 km sur la route d’Alindao. Le gouvernement se dit choqué et appelle au calme.   

Selon les témoignages, l’attaque a eu lieu aux villages Guiwa et Matchika situés respectivement à 10 et 20 kilomètres de Bambari sur l’axe Alindao. L’un des véhicules ciblés est un camion de 18 roues qui se dirigeait vers Bangassou transportant plusieurs passagers et des marchandises. Deux autres véhicules 4×4 ont été aussi pris dans ce guet-apens en plus de motocyclistes, jusque-là portés-disparus.

« C’étaient des hommes de l’UPC qui nous ont arrêtés. Ils ont dépouillé tous les passagers du véhicule de leurs biens. Après avoir brûlé les camions et 2 motocyclettes, ils ont ensuite ouvert le feu à bout portant sur les passagers. Certains parmi nous ont été ligotés pour être tués. Il y avait des enfants, des femmes et des hommes. Grâce à Dieu, j’ai reçu des balles à l’épaule et au bras gauche », rapporte un blessé.

Bilan lourd avec un chiffre encore incertain

Alors que certaines sources locales et humanitaires avancent un premier bilan faisant état d’une trentaine de morts et près d’une dizaine de blessés, le Préfet de la Ouaka, Victor Bissékoin, parle d’une douzaine de civiles tués.

« Le bilan provisoire fait état de douze personnes tuées et six autres blessées. La situation pourrait évoluer car certains blessés sont dans un état grave. Depuis mardi, les Forces armées centrafricaines et leurs alliés ont lancé une opération de ratissage dans la zone où le drame a eu lieu mais je n’ai pas encore le rapport de leur offensive. Pour l’instant, Bambari est calme », fait savoir le préfet.

Consternation totale dans la région

Pour le moment au niveau de Bambari-centre, la situation est calme mais l’indignation est grande et l’inquiétude qui gagne les habitants.

« C’est inadmissible ! Le gouvernement doit tout faire pour déloger ces hommes armés dans la région », souhaite un habitant de Bambari. « Nous condamnons ce qui s’est passé et nous mettons le gouvernement face à ses responsabilités pour mettre fin à ces multiples attaques contre les populations civiles », déclare un autre.

Première réaction du gouvernement

Le porte-parole du gouvernement Ghislain Djori, ministre de la communication, s’insurge contre cette tuerie et appelle la population au calme.

« Nous sommes très préoccupés par la situation pour le moment, le Chef de l’Etat ainsi que le Premier ministre. Pour l’instant, il nous faut avoir toutes les informations pour pouvoir donner officiellement la position du gouvernement », affirme-t-il.

Face à la situation sécuritaire de plus en plus délétère, un couvre-feu a été instauré par arrêté préfectoral début octobre dans la ville de Bambari entre 18h00 et 05h00 du matin. Les barrières aux entrées et sorties de la ville sont fermées durant ces horaires. Les patrouilles des forces régulières sont également renforcées.

En dehors des incursions et braquages, les éléments de la CPC ont mené en septembre dernier, plusieurs attaques contre des positions des FACA autour de Bambari.

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