Centrafrique : le ministre de la sécurité publique enfin devant les députés©Min sécu
Michel Nicaise Nassin, ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique lors d'une interpellation à l'Assemblée nationale à Bangui, 26 décembre 2022

Centrafrique : le ministre de la sécurité publique enfin devant les députés

Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Michel Nicaise Nassin, s’est enfin présenté devant les élus de la Nation, ce 26 décembre 2022. Plusieurs fois invité, il ne s’était jamais présenté.

Michel Nicaise Nassin a été entendu sur l’insécurité grandissante, les tracasseries routières et autres exactions imputées aux forces de sécurité. Les députés, très remontés, ont présenté de fond en comble les différentes formes de tracasseries routières et exactions commises au quotidien sur la population par des forces de défense et de sécurité.

L’incident meurtrier impliquant, jeudi 22 décembre, des policiers au quartier Yassimandji dans le 5ème arrondissement de Bangui, est l’élément déclencheur de cette interpellation.

Lors des échanges, le député de Bozoum 1, Gervais Nguérékané, s’est insurgé contre la prolifération des barrières illégales dans sa zone de juridiction.

« C’est quoi les formalités » ?

« Pour quitter Bozoum et venir à Bangui, il y a au moins treize à quatorze barrières sur lesquelles, il faut faire des formalités. Les policiers et les gendarmes exigent des formalités qu’il faut payer. La question que je pose au ministre qui est bien placé, c’est quoi les formalités » s’est demandé le parlementaire.

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Les arrestations et détentions arbitraires sont aussi les maux décriés par le député de Ouango 1.

Convocation rime avec arrestation

« Les arrestations, les détentions arbitraires dans les commissariats et les structures de la police sont légion. Parfois à cause d’une plainte et des relations entre le plaignant avec son parent au niveau de ces structures-là, la personne qui se présente est automatiquement arrêtée » a dénoncé Théophile Ngoda, député de Ouango 1.

Le 2e Vice-président de l’Assemblée nationale et député de Ngaoundaye, Bernard Dillah, n’a pas mâché ses mots.

Barrières de hauts gradés

« La multiplication des barrières illégales et les exactions, nous ne pouvons tous les citer. Certaines barrières appartiennent à de hauts gradés. Ils perçoivent les recettes ici à Bangui. C’est un secret de polichinelle » a décrié Bernard Dillah.

Après les mots forts des élus de la nation, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a annoncé des mesures idoines pour faire face à ces failles dénoncées par les députés.

« Protéger la population »

« Tout ce que les gens sont en train d’installer comme barrière et par rapport à ceux qui n’observent pas la discipline qui régit le corps, nous serons obligés de prendre des mesures. Le gouvernement reste intransigeant sur ce genre de pratiques en ce qui concerne l’installation des barrières illicites. Ils sont appelés à protéger la population » a martelé Michel Nicaise Nassin.

Les tracasseries pour l’obtention de la carte nationale d’identité ont été également dénoncées par les députés. La représentation nationale exige la mise en place d’une commission parlementaire afin de trouver une solution idoine à cette question qui préoccupe toute la population.

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