Centrafrique : regain de violences dans plusieurs régions©Faca
Des militaires centrafricains lors d'une patrouille en périphérie dans la capitale

Centrafrique : regain de violences dans plusieurs régions

Les violences armées ont repris dans certaines régions de la République centrafricaine. Les groupes armés multiplient des attaques contre les positions des Forces armées centrafricaines (Faca) et contre certains symboles de l’Etat.

Depuis le début de la saison sèche, on assiste à une détérioration du climat sécuritaire dans plusieurs régions de la République centrafricaine. Des affrontements sont signalés ça et là. En cause, les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) prennent pour cible les positions des Faca ainsi que des civils.

Selon des sources locales, depuis près d’une semaine, des affrontements opposent les éléments des Forces armées centrafricaines aux rebelles dans les villages Ngarba et Nda, dans le Bamingui-Bangoran. Cependant, il est encore difficile d’avoir un bilan exact de ces affrontements, car les autorités locales refusent de s’y prononcer. Or, d’après nos sources, quelques blessés dans les rangs des Faca ont été ramenés à l’hôpital de Ndélé et à Bangui dans la matinée du jeudi 26 janvier 2023.

D’après ces mêmes sources, les éléments de l’UPC se seraient procurés d’un drone, ce qui augmenterait leur capacité de nuisance. Dans les villages périphériques de Ndélé, l’inquiétude gagne les habitants.

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D’autres affrontements opposant l’armée nationale à des hommes armés se sont déroulés cette semaine non loin de Gordil dans la Vakaga.

« Nous avons appris que nos Faca de Ndélé se battent avec des rebelles dans la brousse. La population a vraiment peur. Même moi qui vous parle, j’ai peur aussi » s’inquiète un habitant de Ndele.

Des attaques récurrentes  

Entre-temps, les rebelles de 3R se font parler d’eux tous les jours dans la préfecture de la Nana-Mambéré. Après le saccage du poste douanier de Béloko, le samedi 21 janvier, les localités de Foh, Besson, Koundé et Galo sont constamment visées par ces hommes armés. Ces derniers pillent, violent, volent tous ceux qu’ils rencontrent sur leur chemin.

A titre d’illustration, il y a 5 jours, ces hommes en armes ont dépouillé un groupe de commerçants sur l’axe Bouar-Bozoum à hauteur du village Bokayan. Dans la foulée, un conducteur de taximoto, qui voulait s’échapper, a été abattu sur le champ.

Même son de cloche dans la préfecture de l’Ouham-Pendé où les éléments de 3R continuent de semer la terreur au sein de la population. Le député suppléant de Ngaoundaï 1, kidnappé en début de semaine, vient d’être libéré. Toutefois, les habitants de Bozoum, Bossemptélé et Koui signalent la présence des hommes armés qui se regroupent de plus en plus autour de leurs villes.

Attaques terroristes

Contactées par Radio Ndeke Luka, plusieurs autorités centrafricaines se réservent de commenter ce regain tension, indiquant qu’un travail de fond se fait en vue de sécuriser le pays et protéger la population. De son côté, le ministre de la défense, Claude Rameaux Biro, dénonce «des attaques lâches et terroristes contre des populations civiles».

Ce regain de violences survient alors que le gouvernement annonce avoir le contrôle presque total du territoire national.

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