Centrafrique : le gouvernement appelé à renforcer le dispositif sécuritaire à Béloko et Cantonnier©Faca
Des éléments des Forces spéciales centrafricaines, posant à coté d'un de leurs véhicules d'opérations

Centrafrique : le gouvernement appelé à renforcer le dispositif sécuritaire à Béloko et Cantonnier

L’attaque du poste des douanes de Béloko, le 21 janvier 2023, a permis de constater les limites du dispositif sécuritaire. La population, inquiète, demande le renforcement de ce dispositif.

Les habitants de Cantonnier, localité frontalière du Cameroun située à 600 kilomètres à l’Ouest de Bangui, fustigent les dispositifs sécuritaires des forces de défense et de sécurité de la RCA déployées dans la région. Selon la population locale, les mesures sécuritaires mises en place à Béloko et à Cantonnier ne permettent pas de bien sécuriser la frontière.

Cette plainte a refait surface après l’assaut des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) contre les positions des Forces armées centrafricaines (Faca) et leurs alliés à Béloko, le 21 janvier dernier. Selon de nombreux habitants, l’effectif des militaires, policiers et gendarmes déployés dans la localité est insuffisant pour défendre le territoire. Ils dénoncent le fait que la brigade de gendarmerie et le commissariat de police de Cantonnier ne soient pas à la hauteur de leur mission dans cette zone stratégique.

Effectif insignifiant

« Notre frontière reste encore poreuse. On doit déployer l’armée nationale dans la région. Si on compte bien nos soldats dans la localité, ils ne sont pas nombreux. Qu’on nous déploie au moins 400 militaires », a sollicité Saliou Amadou, alias Aladji Dangongo, un habitant de Cantonnier.

Le vice-président des chargeurs de Cantonnier estime, pour sa part, que le gouvernement minimise la question sécuritaire à la frontière.

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Enjeu sous-estimé

« Nous ne comprenons pas si notre gouvernement prend au sérieux l’enjeu de notre frontière. Au  Cameroun, ils disposent d’un important arsenal avec plus de 2000 soldats. Mais chez nous, nous avons moins de cinq cent militaires », s’est inquiété Emmanuel Wessere, vice-président des chargeurs de Cantonnier.

Les Centrafricains de cette localité attendent du gouvernement plus de mesures sécuritaires pour garantir l’intégrité territoriale.

« Nous sommes victimes de maltraitance. Il faudrait que le gouvernement mette un accent particulier sur cette question sécuritaire. C’est notre grande préoccupation. A la moindre chose, nous sommes en débandade. Qu’on déploie plus de militaires dans la région », a souhaité Mamadou, habitant de Cantonnier.

Le gouvernement a compris l’ampleur du danger après l’attaque du poste douanier de Béloko en janvier dernier. Le général Zéphirin Mamadou, chef d’Etat-major des armées, a annoncé le renforcement du dispositif militaire dans la localité.

Secret défense

« Nous avons déjà renforcé nos hommes, la  position de nos forces et celles de la Minusca. Et, nous avons déjà tenu, à notre arrivée, une réunion avec nos entités militaires. Toutes les stratégies militaires ne peuvent pas être dévoilées. Dorénavant, nous devons travailler main dans la main et il n’y aura pas de rupture », a rassuré le général Zéphirin Mamadou.

L’Etat-major des armées se dit à pied d’œuvre après sa descente à Béloko. Cependant, les Centrafricains attendent plus de mesures pour garantir l’intégrité territoriale menacée ces derniers temps.

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