Centrafrique : l’armée nationale harcelée par des attaques rebelles ?©Minusca/Hervé Séréfio
Un éléments des Forces armées centrafricaines dans une base militaire à l'intérieur du pays en 2018

Centrafrique : l’armée nationale harcelée par des attaques rebelles ?

Depuis le début de l’année, les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) multiplient des attaques contre les positions des Forces armées centrafricaines (Faca). Plusieurs postes avancés de l’armée ont été visés, des blessés et des morts sont souvent enregistrés. Une situation qualifiée de harcèlement par certains observateurs.

Depuis quelques mois, les attaques des éléments de la Coalition des patriotes pour le changement contre les positions des Faca et leurs alliés russes sont récurrentes à l’intérieur du pays. De Vakaga, Bamingui-Bangoran en passant par l’Ouham, l’Ouham-Pendé et la Ouaka, les assauts ciblent principalement les positions des soldats centrafricains.

Les rebelles à l’assaut

Plusieurs combats ont opposé, ces 3 derniers mois, les éléments des Forces armées centrafricaines aux rebelles dans plusieurs localités de la RCA. Ces attaques sont, pour la plupart, lancées par les rebelles.

A titre d’illustration, le 4 avril dernier, des combattants de la CPC ont attaqué une base des Faca et leurs alliés russes à Bossemptélé dans l’Ouham-Pende. En mars dernier, des attaques rebelles ont visé deux postes de l’armée nationale ; d’abord à Wawa dans la Ouaka, ensuite à Markounda dans l’Ouham-Fafa. Ces attaques ont coûté la vie à au moins 3 militaires centrafricains.

Harcèlement de l’armée ?

Des attaques à la bombe, avec l’utilisation de drones et d’engins explosifs assorties d’enlèvements, donnent un nouveau visage au mode opératoire de la CPC. On peut noter la prise en otage de 20 militaires à Sikikédé dans la Vakaga, en février dernier.

Ces assauts à répétition contre les forces de défense nationale sont suivis d‘une communication active mise en place par la CPC. Des porte-paroles de cette rébellion publient des communiqués après chaque attaque. Pour certains observateurs de la vie socio-politique centrafricaine, il s’agit d’un véritable harcèlement de l’armée nationale par les rebelles. D’autres pensent que la défaillance se trouverait du côté du renseignement militaire et d’un manque de stratégies.

Face à ce regain de tension, le président Faustin Archange Touadéra a dénoncé, lors de l’anniversaire de l’an 2 de son second quinquennat, « des attaques lâches et terroristes contre des populations civiles ».

Cette situation préoccupe les autorités centrafricaines, qui ne cessent de dénoncer le maintien de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. Le président Touadera a même dénoncé une décision « injustifiée ».

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