La CPJP signe un cessez-le-feu avec le gouvernement

La CPJP signe un cessez-le-feu avec le gouvernement

Le gouvernement centrafricain et la Convention des Patriotes pour la Justice et Paix (CPJP) s’engagent désormais pour une paix durable. Ils viennent de signer ce dimanche 12 juin 2011, un accord de cessez-le-feu. La cérémonie s’est déroulée au ministère délégué au Désarmement, Démobilisation et Réinsertion en présence de plusieurs autorités nationales et internationales.

L’accord est signé suite à une dernière mission du ministère concerné à Ndele (nord), où les 2 parties se sont engagées à négocier et se converger vers un cessez-le-feu définitif pour mettre un terme aux hostilités. Le document paraphé est subdivisé en 8 articles.

Article 1er : le respect par tous de la constitution centrafricaine du 27 décembre 2004 en toutes ses dispositions.

Article 2 : l’arrêt immédiat de toutes hostilités, l’abstention de tout acte militaire et autres formes de violences, l’arrêt de toutes campagnes médiatiques de nature à nuire les efforts visant à faire prévaloir l’esprit de fraternité et de la concorde nationale.

Article 3 : le cantonnement  des forces de la CPJP  dans un lieu sur le territoire centrafricain à définir d’un commun accord par les parties en attendant le processus de mis en œuvre du programme de Désarmement Démobilisation et Réinsertion, de l’insertion des éléments de la CPJP au sein des forces nationales et vie civile conformément aux critères définis par les réformes du secteur de la sécurité.

Article 4 : créer des conditions de retour et réinstallation des populations déplacées pour cause des conflits.

Article 5 la CPJP s’engage à ratifier l’accord de paix global signé à Libreville au Gabon le 21 juin 2008 et à s’impliquer de manière concrète dans le processus du DDR.

Article : en cas de divergence sur l’application du présent accord, l’une ou l’autre partie peut faire recours au Conseil National de Médiation (CNM). En cas de l’échec du CMN, l’une ou l’autre partie peut faire un recours au président du comité ad ‘hoc dans l’espace de la Communauté Economique et Monétaire (CEMAC), le président du Gabon.

Article 8 : le présent accord entre en vigueur dès sa signature. Il sera remis au Médiateur de la République et au président du comité ad ‘hoc de l’espace CEMAC sur les questions centrafricaines, président du Gabon.

Selon Zakaria Mahamath conseiller politique de la CPJP, interrogé par Radio Ndeke Luka, « des voies s’élèvent déjà contre cet accord. La CPJP restera la CPJP en signant cet accord, ne cédera pas à la division et s’engagera à respecter les clauses », indique-t-il.

Pour Noël Sandjima, député de Ndele, « il s’agit d’un signal fort pour un retour définitif au calme. Par cet accord les populations vaqueront désormais à leurs occupations quotidiennes afin de relancer le développement socioéconomique du pays », affirme-t-il.

Quant au pasteur Josué Binoua, ministre de l’administration du territoire, « cet accord de paix signifie que la marche vers la paix durable ne fait aucun doute. Le gouvernement s’emploiera à respecter les clauses pour une consolidation de la paix, seule voie du développement ».

Il faut rappeler que cet accord intervient en pleine phase opérationnelle du DDR (Désarmement, démobilisation, désarmement) sur le terrain. Le gouvernement centrafricain a déjà signé un accord similaire avec 4 groupes naguère rebelles, notamment l’Union des Forces pour la Démocratie pour le Rassemblement (UFDR) de Damane Zakaria, Union des Forces Républicaines (UFR) de Florian Djadder, Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) de Jean Jacques Démafouth, Front Démocratique pour le Progrès en Centrafrique (UFDPC) d’Abdoulaye Miskine.

Signalons que la dernière manifestation de la CPJP remonte au week-end des 4 et 5 juin derniers. Elle a été perpétrée contre Monseigneur Edouard Mathos, évêque de Bambari (centre-est), et président de la conférence épiscopale de centrafrique, en mission pastorale à Sam-Ouandja et Ouadda-Djallé (nord-est).

Le prélat a été pris en otage, son véhicule saisi avec son chauffeur. Il sera libéré plus tard après une intervention des Forces armées centrafricaines.