Troubles dans le 8e arrondissement de Bangui : témoignages des blessés

Le 8ème arrondissement de Bangui  était en effervescence le 15 novembre 2010 dans la matinée. Les jeunes de cet arrondissement ont barricadé la route menant à l’aéroport internationale Bangui M’Poko pour protester contre l’assassinat d’un jeune garçon de moins de 18 ans, tué par un officier de la Garde présidentielle. Après l’intervention des éléments de la garde présidentielle sur les lieux avec des tirs à balles réelles quatre personnes ont été blessés par balles, dont deux grièvement.

Tout a commencé avec la manifestation de jeunes, très remontés suite à l’assassinat d’un des leurs par un officier de la garde présidentielle. Ils ont érigé des barricades sur l’Avenue des Martyrs, proche du commissariat de 8ème  arrondissement. Ils ont saccagé la maison et la buvette du présumé meurtrier  et ont même brûlé deux voitures garées dans sa concession.

C’est alors que les éléments de la garde présidentielle envoyés pour ramener le calme sur les lieux ont ouvert le feu avec des tirs à balles réelles. Bilan provisoire : quatre civils blessés. Les blessés ont été transférés sur le champ au service des urgences de l’Hôpital Communautaire de Bangui. Parmi eux, un jeune homme d’une vingtaine d’année, un petit garçon de dix ans et deux filles d’au moins une vingtaine d’année.

Selon un témoignage recueilli sur les lieux par Radio Ndeke Luka, l’ordre d’ouvrir le feu sur la foule a été lancé par un gradé de ces éléments d’intervention.

Une des victimes explique qu’elle vendait des produits  au bord de la route quand une grenade lacrymogène a explosé à ses côtés. Pas question selon elle de saisir la justice, car « il n’y a pas de justice dans le pays ».

Signalons que deux jours auparavant, le 12 novembre précisément, les jeunes du 4ème arrondissement avaient manifesté de leur côté, leur mécontentement suite au décès d’un élève de 10 ans heurté par un véhicule militaire. La voiture revenait d’un enterrement et roulait à toute vitesse. Elle ne s’est même pas arrêtée.