La réhabilitation de Bokassa contestée

Le Réseau Centrafricain des ONG des Droits de l’Homme déplore ce lundi 6 décembre 2010, la procédure de réhabilitation de Jean Bedel BOKASSA. Une position partagée par l’Association des Parents des Martyrs et des Martyrs, laquelle continue de réclamer une indemnisation.Selon Maître PANDA, Vice-président de l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme il y a vice de procédure et le décret signé par le président Bozizé et rendu public le 30 novembre 2010 sème la confusion dans les esprits.

Monsieur Henri DONDRA, président de l’Association des Parents des Martyrs et des Martyrs rejette ce décret de réhabilitation. Selon lui, il existe une nette différence entre réconciliation nationale et réparation des préjudices subies. Monsieur DONDRA a par ailleurs affirmé qu’il ne sait plus ce qui adviendra de la Journée des Martyrs édition 2010.

Cette question de la réhabilitation de l’ancien Chef d’Etat Jean-Bedel BOKASSA a été longuement débattue jeudi 02 décembre au cours  d’une réunion organisée par les ONG et les familles des victimes. Tous dénoncent la décision de réhabilitation prise par le chef de l’Etat centrafricain.

Toutefois la famille Bokassa considère cette réhabilitation comme un signe de réconciliation et d’unité nationale. Pour Jean-Serge BOKASSA, l’un des enfants de l’illustre défunt, cette réhabilitation est signe de justice. « Le général Kolingba a été réhabilité, le président Patassé a été amnistié, alors pourquoi pas l’ex-empereur », a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Ndeke Luka.

Quant à une éventuelle indemnisation des victimes, il pense qu’il est trop tôt pour la famille de se prononcer sur cette question pour le moment.

Dès la publication du décret présidentiel le 30 novembre, Georges BOKASSA avait pourtant annoncé à l’Agence France-Presse que les enfants BOKASSA s’engageaient à réhabiliter les victimes des tueries de 1979.  Il avait même indiqué que « la famille allait mettre sur pied une fondation afin de rassembler des fonds » à cet effet. Il semble à présent que cette décision a été prise sans concertation préalable avec les autres fils du défunt

La réhabilitation de Bokassa  intègre les mesures de grâces présidentielles prises dans le cadre des doubles festivités le 1er décembre, de la Proclamation de la République et du cinquantenaire de l’indépendance de la République.