Mécontentement croissant des déguerpis de Bimbo

Les occupants traditionnels du site de la cimenterie de Sangbi à Bimbo continuent de revendiquer auprès du gouvernement centrafricain le versement de leurs dédommagements, relatifs à l’occupation de leurs terrains. Le lundi 13 décembre, ils ont organisé un sit-in devant la préfecture de Bimbo afin de manifester leur mécontentement.

Ils étaient environ une centaine à prendre part à ce sit-in. Hommes et femmes, dont des personnes du troisième âge, ces occupants traditionnels exigent à présent le versement de leurs dus, ordonné par le chef de l’Etat, mais qui jusqu’à ce jour reste sans suite. Un comité interministériel devait être mis en place pour réévaluer leur situation. Rien ne se précise.

Selon Jean Pierre Biallo, un des délégués du groupe, l’objectif de leur sit-in est de prouver au gouvernement que leur patience est arrivée à bout et qu’ils vont désormais passer à la vitesse supérieure. « Si aucune suite n’est donnée à ce sit-in, nous allons descendre dans la rue et barrer la route » a-t-il menacé.

Marguerite Kongossiene Songomali, une des manifestantes interrogée par Radio Ndeke Luka, a expliqué que depuis qu’elle a perdu son champ en janvier 2010 au profit des travaux de ce site de cimenterie, elle vit dans la misère.

Bernard Akongo Arata chef de groupe de Bimbo Centre 1, qui faisait partie de la première commission d’évaluation des lieux mise en place en mai dernier, a fait part de son dépit et de son découragement devant le mur de silence et d’inaction des autorités dont aucun des engagements n’a été tenu.

Un comité interministériel de réévaluation devait être mis en place pour ré expertiser les lieux et proposer au gouvernement un montant fixe pour dédommager ces cultivateurs.

Le ministère de l’Agriculture et du développement rural chargé du suivi du dossier et du dédommagement des populations expropriées n’a pour le moment pas réagi face à ce sit-in. Radio Ndeke Luka n’a pu rencontrer aucun responsable de ce département pour l’interroger sur cette affaire.

Toutefois, il faut rappeler que les autorités du ministère de l’Agriculture ont affirmé le 07 décembre dernier à la Radio que le nécessaire était déjà fait et que le comité était sur le point d’être opérationnel. Mais jusque là, aucune information n’a encore filtrée de l’organisation de ce comité.