Centrafrique: les marchés de la capitale vêtus aux couleurs des chenilles©RNL/Brice Landry Ndangoui
Une vendeuse de chenilles au marché de Bimbo, juillet 2020

Centrafrique: les marchés de la capitale vêtus aux couleurs des chenilles

En République centrafricaine, les mois de juillet et août son caractérisés par l’apparition des chenilles. Cette denrée, très riche en vitamines et sel minéraux, colorise pour l’instant l’ambiance sur les marchés de Bangui et ses environs. Tous les après-midis, le marché central de Bimbo accueille un nombre important de clients, venus de différents secteurs pour s’en procurer. Les prix sont abordables cependant, les vendeuses se plaignent des tracasseries routières.

La saison des chenilles est un vaste mouvement d’affaires. Il suffit de faire un tour au marché central de Bimbo, dans l’Ombella-Mpoko pour s’en rendre compte. Les vendeuses longent les abords des avenues et cherchent activement de potentiels acheteurs. Cette période, dit de chenilles, est l’occasion pour bon nombre de vendeuses et opportunistes de se faire de l’argent.  

En effet, chaque matin, les vendeuses grossistes se rendent dans les localités du sud de la capitale à la recherche de cet aliment. Elles en achètent des mains des pygmées pour ensuite les revendre à Bangui. Parmi les espèces, on distingue des chenilles poilues, d’autres avec pics ou carrément lisses. Toutefois, selon plusieurs vendeuses, la campagne de cette année est caractérisée par une mévente, due aux tracasseries policières.

« J’ai déjà passé 6 ans dans ce commerce. En 2018, les chenilles étaient abondantes et nous avions beaucoup gagné en terme de ressources financières. Cette année, il y en a en abondance, cependant, il y a la mévente. En plus de cela, nous sommes confrontées aux paiements des frais de formalités au service des eaux et forêts » a témoigné une vendeuse.

La diversité des chenilles aiguise l’appétit des clients. Un couple, venu du quartier Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui qui a fait le trajet à moto pour les acheter, fait part de son appétence pour les chenilles.

« Je suis venu acheter les chenilles car, c’est une nourriture qui n’apparait qu’une seule fois dans l’année. J’aime bien cet aliment » a témoigné Sylvia, une cliente.

Chaque année, lorsque les chenilles inondent les marchés, c’est le marasme pour les autres produits alimentaires. Les vendeurs de la viande de bœufs, déplore le ralentissement de leurs activités. Les clients viennent à compte goutte, car nombreux sont attirés par les chenilles. Cette année, la saison des chenilles arrive dans un contexte où le pays fait face à la pandémie de Covid-19. Malgré le surpeuplement des marchés de la capitale, vendeuses et acheteurs ne respectent pas les mesures barrières contre cette pandémie.