Centrafrique: une décision de la mairie de Bangui crée des controverses sur le transport des dépouilles©Image d'illustration
L'hôtel de ville de Bangui en République centrafricaine

Centrafrique: une décision de la mairie de Bangui crée des controverses sur le transport des dépouilles

Un récent arrêté de la mairie de Bangui interdit le transport à bord des véhicules des particuliers des corps, de la morgue au cimetière. La municipalité affirme disposer des corbillards pour transporter les dépouilles. Cependant sur le terrain, la réalité est tout autre. Cette pratique continue de faire son chemin.

Radio Ndeke Luka s’est rendu ce jeudi 29 juillet 2021 à la morgue de l’hôpital de l’Amitié de Bangui. Des véhicules de particuliers sont parqués à l’entrée. Même si les services ne démarrent pas tôt le matin, les parents de défunts se réunissent en petits groupes et attendent avec beaucoup de tristesse la levée des corps. Sauf qu’aucun corbillard n’est visible. Certains parents sont obligés de faire avec les moyens du bord. Notamment, transporter les corps avec leurs propres véhicules. Car selon eux, les corbillards ne sont pas disponibles.   

« Lorsque les gens arrivent ici, souvent il n’y a même pas le personnel de la mairie. Parfois, on est obligés de prendre les corps avec ces moyens-là pour ramener à la maison. Ce n’est pas normal. Car s’il y a une décision, il faut que l’application soit effective pour que les deux parties soient satisfaites. Si on paie les frais et que les corbillards ne sont pas disponibles, ça pose problème » déplore Blaise Zoumalé, parent d’un défunt.

Plus loin, à la morgue de l’hôpital communautaire, c’est un autre décor. Un seul corbillard est opérationnel. Quant aux parents venus pour les levées de corps, la faute incombe à la municipalité de Bangui. Selon eux, la mairie doit prendre ses responsabilités avant de faire appliquer une décision.

« Les véhicules de la mairie de Bangui ne peuvent pas transporter tous les corps. De fois, tu occupes le troisième rang et tu attends jusqu’à 9 heures. Ce qui nous oblige de nous servir de nos propres véhicules, vu le mauvais état des corbillards. Ils nous imposent une somme de 15.000 francs avant de transporter le corps. Ce n’est pas normal. Ils doivent améliorer leurs services en mettant plusieurs véhicules à disposition afin de répondre à cette préoccupation » a souligné Gildas Wakomozoin, un conducteur.

Visiblement, la municipalité de Bangui n’a pas les moyens de faire appliquer sa décision. Selon des sources rencontrées devant les morgues visitées par Radio Ndeke Luka, seul un corbillard est encore opérationnel pour toute la ville. Par ailleurs, Radio Ndeke Luka a joint plusieurs fois les responsables de la mairie de Bangui, cependant ces derniers n’ont pas souhaité réagir.