La localité de Sakaï 1 dans la commune de Bimbo est l’une des localités de la périphérie de Bangui dans laquelle l’eau potable demeure une denrée rare. Un seul forage momentanément fonctionnel fournit de l’eau potable à plus 2000 habitants. Confrontés à la rareté d’eau de bonne qualité, certains habitants consomment l’eau du bassin polluée par des déchets de toutes sortes. Radio Ndeke Luka s’est déplacée dans ledit village et en a fait le constat.
Des bidons et cuvettes en file indienne. Des femmes et enfants qui patientent depuis plusieurs heures. Un décor fréquent et insupportable. Jocelyne, 30 ans, réside à Sakaï 1 depuis 2010. Ce soir, elle revient du champ toute épuisée.
« Je reviens du champ et je viens chercher de l’eau pour me laver. Il n’y a qu’un seul point d’eau. Il faut de l’endurance pour s’en procurer. C’est pourquoi nous devons vite rentrer du champ. Je demande au président de la République de penser au problème d’eau. Vraiment on souffre ».
C’est à l’aide de son vélo que Famas Poukoundji quitte Sakaï 1 dans la commune de Bimbo 3 et parcourent 11 kilomètres pour s’approvisionner en eau à combattant dans le huitième arrondissement de Bangui. La qualité de l’eau utilisée surplace pour le bain, la cuisine ou d’autres travaux ménagers ne rassurent pas.
Il y a un bassin ici dans la forêt. Cela ne coule pas. Il y a des sangsues, des asticots et des insectes. Quand il pleut, l’érosion entraîne toutes sortes de déchets dans ce lac. C’est ce que nous buvons ».
L’absence d’eau potable a un impact sur l’ensemble des ménages. L’unique point de vente d’eau enregistre des centaines de personnes par jour. Cette affluence engendre la colère de Paterne Andjomo, chef du village Sakaï 1.
« Nous avons un problème d’eau potable. C’est un grand village mais il n’y a qu’un seul forage. Parfois les gens font la queue sans trouver de l’eau. Nous demandons au gouvernement de créer trois forages supplémentaires à Sakaï 1 pour aider la population », lance Paterne Andjomo.
Si l’eau c’est la vie, le manque d’eau potable à Sakaï 1 a trop duré selon les habitants. Aujourd’hui près de 2000 personnes sont dans le besoin urgent.