Centrafrique: les mototaxis dénoncent les tracasseries sur les axes Damara et Mbaïki©Le Baobab
Un mototaxi de Bangui

Centrafrique: les mototaxis dénoncent les tracasseries sur les axes Damara et Mbaïki

Les conducteurs de mototaxis qui empruntent les axes Damara et Mbaïki se plaignent de multiples tracasseries routières auxquelles ils sont confrontés régulièrement. Selon ces motards, les éléments des forces de défense et de sécurité en service le long de ces tronçons leur imposent au quotidien le versement d’une somme d’argent allant de 1000 à 2000 francs CFA comme frais d’autorisation de circulation. Cette mesure illégale impacte négativement le secteur des transports.

Même si le phénomène n’est pas nouveau, il semble devenir de plus en plus inquiétant depuis l’avènement de la CPC fin décembre 2020 et les contre-offensives qui s’en sont suivies.

Pour de nombreux conducteurs de mototaxis, circuler à moto sur les axes menant à la capitale est un parcours du combattant.  Les forces de défense et de sécurité en service sur les check-points excellent dans le racket. Ces dernières imposent des sommes d’argent allant de 1000 à 2000 Fcfa aux moto-taximen. Le non-versement de cette somme entraine souvent la saisie de l’engin et l’agression physique ou verbale du conducteur.     

Pour illustration, au PK16 route de Damara, le racket est érigé en mode de fonctionnement par les agents de l’Etat.

« Si tu n’as pas d’argent, ils ne te laissent pas passer. Chaque jour, on doit payer 2000 francs comme frais de formalité« , raconte un conducteur de moto rencontré par Radio Ndeke Luka.  

A Nzila sur l’axe Mbaïki à la sortie Sud-ouest de Bangui, le constat est le même. Les chauffeurs de mototaxis qui n’obéissent pas, sont parfois tabassés.

« Ils viennent de frapper devant moi un conducteur de Moto taxi. Juste parce qu’il n’a pas 2000 francs pour leur donner. Même les Faca qui sont après le pont de PK9 font aussi ces rackets. On ne sait pas ce qu’on peut dire » témoigne Christian un autre conducteur de mototaxi.

Cette situation joue aussi sur les commerçants qui empruntent ces routes. C’est le cas de Jean Mbala qui part souvent acheter du vin de palme.

« Autrefois, on faisait la formalité à 2000 FCFA. Mais aujourd’hui, c’est à 5000 Fcfa lorsqu’on quitte Mbata pour Bangui. Cela joue négativement sur notre commerce« , explique-t-il

Les éléments de sécurité sur ces postes de contrôle n’ont pas voulu se prononcer sur cette affaire. Mais d’ores et déjà le Ministère de la défense nationale dit être saisi de cette situation. Une stratégie est mise en place pour traduire les auteurs de ces rackets devant la justice.