Bangassou: les femmes et le vélo liés depuis belle lurette©RNL/Rolf Steve Domia Leu
Une femme avec un passager sur son vélo dans un quartier de Bangassou

Bangassou: les femmes et le vélo liés depuis belle lurette

A Bangassou, dans le Mbomou, la pratique du vélo est l’apanage des femmes. Presque toutes les femmes savent faire du vélo. Elles parcourent des kilomètres par jour soit pour aller au champ, soit pour ravitailler les marchés en produits agricoles.

La particularité de la capitale provinciale du Mbomou est que le vélo est le moyen de transports le plus utilisé, et ce, surtout par les femmes pour se déplacer dans l’accomplissement de leurs tâche ménagères. C’est l’exemple de Gina, mère de famille, avec son enfant au dos, elle roule à vive allure sur cette route qui traverse le quartier Mandigare. Elle va au champ, elle pédale sans craintes.

« Cela fait déjà plusieurs années que je fais du vélo. J’ai commencé quand j’avais 10 ans. Je vais souvent dans des communes pour acheter des marchandises. Je transporte parfois de l’huile, l’arachide, des fagots. Je peux transporter 3 cuvettes de maniocs. Avec ces charges, je peux même ajouter deux ou trois enfants sur mon vélo », raconte-t-elle.

Une femme qui a un vélo peut nourrir sa famille

S’il n’est pas une surprise que le vélo soit le moyen de déplacements préféré des femmes de Bangassou, les beaux-parents exigent toujours un vélo lors de la dot de leur fille.

« Les femmes savent pédaler le vélo. Mais si elles restent comme ça, elles vont faire comment ? Sans le vélo, on ne peut pas vivre ici. Ces femmes parcourent des communes avec leurs vélos pour acheter des maniocs, de l’arachide pour venir revendre dans la ville », explique Gaétan, un habitant de la ville.

Le vélo est indispensable pour les femmes. Emmanuela Singa s’en sert pour transporter ses produits maraichers et agricoles. En pause sous l’ombre d’un manguier, elle a sur son vélo un sac de manioc, des régimes de bananes, deux bidons de 20 litres d’huile de palme et quelques fagots. Dans ce trafic, des difficultés n’en manquent pas.

« Le plus souvent, nous avons mal au dos et les muscles de nos jambes nous font mal. Il y a trop de collines ici, donc c’est pénible », fait-elle savoir.

La pratique du vélo demeure une tradition à Bangassou. Elle est la partie intégrante de la vie quotidienne des femmes.

 

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