Inondations à Bangui : le manque d’urbanisation pointé du doigt dans le 5ème arrondissement©RNL/Rolf Stève Domia-Leu
Une maison du quartier Watala dans le 5ème arrondissement sous les eaux

Inondations à Bangui : le manque d’urbanisation pointé du doigt dans le 5ème arrondissement

La pluie diluvienne qui s’est abattue sur Bangui, ce mercredi 03 novembre, a encore causé d’énormes dégâts au quartier Miskine dans le 5ème arrondissement. Cependant, aucune perte en vie humaine n’a été signalée dans ce secteur. Quelles sont les causes de ces inondations régulières et comment faire pour y mettre fin.

Généralement lorsqu’il pleut, une grande partie des habitants de la capitale centrafricaine vit un calvaire qui ne dit pas son nom. Leur péché, c’est le fait d’avoir bâti leurs demeures non loin des collecteurs d’eaux. D’autres par contre paient le lourd tribut, du fait de l’absence de l’urbanisation voire de l’incivisme de certains habitants. Face à la persistance de ces dommages, les victimes décident de s’attaquer aux principaux coupables.

« Ici, toutes les maisons sont serrées. Comment les eaux de pluies peuvent passer ? Les maisons sont également construites en désordre. Il n’y a pas de voie, ni de ruelle. Le grand canal là est bouché parce que certaines personnes y jettent les ordures. Ce n’est pas du tout normal » déplore Catherine Galeyo, une habitante du quartier Watala.

Quartiers non-urbanisés doublés de l’incivisme de certains habitants

Dans ces zones à chaque pluie, les artères et ruelles se transforment en lit de cours d’eau. Pour les habitants, une chose est à corriger. L’incivisme mais également l’urbanisation des quartiers.

« Nous sommes vraiment dans la souffrance. Dès qu’il pleut, l’eau envahit toutes les maisons qui sont là. Regardez cette ruelle, tout ça c’est parce que le quartier n’est pas urbanisé. Nous avons vraiment besoin d’un canal qui puisse évacuer les eaux. Ceci, pour réduire notre peine » se lamente Mariam Nzapa, une autre habitante.

Des habitations en terre battue construites de manière anarchique

Au quartier Yassara dans le 5ème arrondissement par exemple, les habitants font face à un autre problème. Presque toutes les maisons sont construites en argile et ce, de manière anarchique. Les responsables locaux se disent conscients de cette situation.

« Les gens lorsqu’ils veulent ériger leurs concessions, ils occupent l’espace qui, généralement, sert de passage. Ce n’est pas normal. Lorsqu’il n’y a pas assez d’espace, la pollution s’accentue. La meilleure solution demeure l’urbanisation des quartiers » souligne Bernard Gambou, notable du chef de quartier Watala.

Des chiffres qui pourraient augmenter dans les jours à venir

Au lendemain de cette pluie diluvienne, plusieurs chefs de quartiers du 5ème arrondissement ont pu recenser une dizaine de maisons écroulées. Les chiffres pourraient augmenter avec l’humidité encore persistante dans le secteur. Ces désastres surviennent au moment où Bangui et ses environs enregistrent presque quotidiennement, des intempéries.

 

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