Centrafrique : la forte dégradation de l’axe Baoro-Berberati inquiète les usagers©RNL/Gildas Nabeza
Aperçu d'un tronçon Baoro-Berberati en novembre 2021

Centrafrique : la forte dégradation de l’axe Baoro-Berberati inquiète les usagers

La dégradation avancée de l’axe Baoro-Berberati, dans le Sud-ouest de la République centrafricaine, présente d’énormes risques pour les usagers et une menace pour l’économie. Parcourir ce tronçon en une heure, n’est désormais qu’un rêve du passé. Conducteurs d’engins, opérateurs économiques, tous s’en plaignent et appellent le gouvernement à l’action.

Le bonheur des passagers qui quittent Bangui pour la ville de Berberati s’arrête au croisement Baoro-Bouar. De là, la route qui va vers Berberati est un véritable chemin de croix. Fissures, nids de poule, déviations, érosions, tel est l’état actuel de l’axe Baoro-Berberati, distant de 200km.

Le décor que présente cette route en 2021 n’a rien de comparable avec la situation d’il y a dix ans en arrière. Autrefois, il suffisait environ deux (2) heures pour parcourir les 200 kilomètres. Mais aujourd’hui selon Amadou, un opérateur économique, il faut une demie journée pour le faire.

« L’impraticabilité de la route aujourd’hui empêche la mobilité des moyens de transports dans un temps précis. Avant, nous faisions ce trajet en 2 heures mais aujourd’hui c’est difficile. J’ai parcouru plus de 5 heures et mon véhicule n’est pas au point. On doit encore faire son entretien », se plaint-il.

 « Cela impacte nos activités économiques »

Le mauvais état de la route n’impacte pas que la circulation mais également les activités économiques, relève Hélène, propriétaire d’un restaurant à Carnot.

« On faisait des aller-retour quand nous quittions Carnot pour les villes de Bouar, Baoro ou Berberati pour nous approvisionner. Ce n’est plus le cas pour l’instant. Du coup, cela impacte nos activités économiques car on ne peut transporter beaucoup de marchandises à cause de la route en mauvais état ».

Initiative locale pour colmater les routes

Pour aider les automobiles à mieux circuler, la population colmate manuellement la route, et avec les moyens du bord.

« Nous avons pris cette initiative, comme vous le constatez, de boucher quelques portions avec de la terre mais s’il pleut, tout se dégrade. Nous en appelons au gouvernement de faire quelque chose », lance un jeune de Carnot.

La détérioration de ce tronçon s’accentue généralement pendant la saison pluvieuse. Le mauvais état de l’axe Baoro-Berberati n’est que le reflet des voies routières en RCA tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Plusieurs travaux de reconstruction ou de réhabilitation engagés par les autorités n’ont pas produits les résultats escomptés du fait de manque suivi ou de la corruption dans la passation des marchés.

 

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