Centrafrique : la localité de Kabo menacée par la famine ?©Droits réservés
Vu d'un site de déplacés de Kabo dans l'Ouham

Centrafrique : la localité de Kabo menacée par la famine ?

Des autorités locales de Kabo, dans l’Ouham-Fafa, alertent sur une menace de l’insécurité alimentaire qui risque de faire des victimes dans la ville. Cette inquiétude fait suite à la rareté et à l’augmentation vertigineuse des prix des denrées alimentaires sur le marché local.

Depuis la reprise du contrôle de la ville de Kabo (Nord) par l’armée centrafricaine et ses alliés russes, la localité commence à retrouver sa stabilité d’antan mais un autre danger guette la population. Selon plusieurs sources locales, si rien n’est fait d’urgence la famine risque de s’abattre sur la ville. En illustration, une demi-cuvette de manioc, aliment de base des Centrafricains, est passée de 1000 francs à 7000 francs CFA. La population locale manque de moyens financiers pour se procurer cette denrée.

L’insécurité a encouragé la crise alimentaire

« Kabo est une ville qui a longtemps été sous la coupe des rebelles. Le climat sécuritaire a empêché la population de vaquer librement à ses occupations même pour mener les travaux champêtres, les populations craignent d’être attaquées par des hommes armés », explique Abdel Hakkis Mahamat, maire de Kabo.

Pour faire face au manque de certains aliments sur le marché de Kabo, le manioc et autres produits viennent de Dékoa, Bouca et Mbrès pour être vendus. Mais les prix sont excessifs rapporte une autre source locale.

Une crise alimentaire renforcée par la réduction des activités de MSF

Alors que Kabo est menacée par la famine, la réduction des activités de l’ONG MSF dans la ville a rendu davantage la vie difficile aux habitants. En effet, le 29 janvier 2022, les services de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) ont fermé leurs portes à Kabo. En cause, selon les responsables, les difficultés d’approvisionnement en produits pharmaceutiques enregistrées, suite à la fermeture de l’aérodrome. Si la population est gravement affectée par cette suspension temporaire des activités de MSF, les jeunes de la ville, eux, déplorent leur grand retour au chômage. Une préoccupation pour les autorités locales qui appellent à l’aide. La ville de Kabo a été longtemps sous l’influence des groupes armés depuis 2013 et leur présence a perturbé les activités agricoles. Et pour des raisons sécuritaires, le gouvernement a fermé l’aérodrome de Kabo en 2021. Médecins sans frontières, après avoir été victime d’agression d’hommes armés, a également suspendu ses activités dans la ville.

 

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