Centrafrique : des déplacés de Zemio à Obo conditionnent leur retour au redéploiement des Faca dans la ville©RNL/Gildas Nabeza
Une vue partielle de la ville d'Obo

Centrafrique : des déplacés de Zemio à Obo conditionnent leur retour au redéploiement des Faca dans la ville

Fuyant les conflits armés qui ont secoué leur localité en 2018,  des milliers d’habitants de Zemio se sont installés à Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou. Après quelques années passées à Obo, certains envisagent un retour dans leur ville d’origine mais veulent une garantie de sécurité. Pour eux, l’assurance, c’est le redéploiement des forces de défense nationale à Zemio.

En fuyant la guerre civile qui a affecté la région pendant des années, certains déplacés de Zemio ont trouvé une nouvelle vie dans la ville d’Obo. Pendant que certains tiennent de petits commerces pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles, d’autres par contre survivent grâce à l’appui des Organisations non-gouvernementales.Toujours hantés par le conflit qui les a poussés à l’exode, ces déplacés tentent d’oublier le passé.

« Vivre à Zémio, ne nous plaisait plus »

« Ce sont les Séléka et les Anti-balaka qui s’affrontaient à Zemio. Ça faisait tellement peur, puisque nous avions vu beaucoup de personnes tuées froidement. Cela nous a émus. Nous avions perdu des êtres chers. Vivre à Zemio ne nous plaisait plus. Nous étions obligés de venir ici à Obo pour chercher à oublier le traumatisme » a fait savoir Salomon Animbemboli, un des déplacés.

« Si les ONG nous abandonnent, qu’allons-nous devenir »

Le traumatisme est certes là, mais la résilience est plus importante. Faisant face au quotidien de leurs familles, ces femmes et hommes ayant toujours à l’esprit et le cœur à Zemio, s’inquiètent de leur devenir.

« Ici, nous travaillons temporairement. En allant vers les ONG et en leur présentant nos doléances. Ce qui nous permet d’avoir du savon, voire de quoi manger. C’est ainsi que chaque lundi, elles nous donnent une petite corvée. Si aujourd’hui ces ONG nous abandonnent, qu’allons-nous devenir »s’est inquiété Salomon Animbemboli.

D’autres par contre, pensent déjà au retour. Ainsi avec l’évolution de la situation sécuritaire à Obo, ils espèrent une présence militaire à Zemio, condition essentielle pour le retour.

« De jour en jour, la peur s’écarte de nous du fait de la présence des FACA. En les voyant, nous sommes rassurés. Puisque lorsqu’ il y a un souci sécuritaire, ils agissent automatiquement. Nous comptons rentrer d’ici peu parce que la vie est chère ici. Sauf que nous attendons le redéploiement de l’armée nationale » a affirmé Nathalie Louise Nabere, une déplacée.

Cette confiance retrouvée à Obo passe par le renforcement de l’effectif des Forces armées centrafricaines. Ce qu’espèrent les ressortissants de Zemio, dans un contexte où plusieurs éléments de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et de l’ex Séléka projettent de déposer les armes.