Centrafrique : le ratio sage-femme/patiente, faiblement réparti©Médecins sans frontières
Les sages-femmes du centre de santé de Gbaya Dombia à Bangui

Centrafrique : le ratio sage-femme/patiente, faiblement réparti

Pour célébrer la journée mondiale des sage-femme le 05 mai de chaque année, l’association des sages-femmes et infirmiers accoucheurs de Centrafrique a organisé une conférence-débat sur le thème « la sage-femme à l’écoute de la communauté ». L’objectif est de pousser davantage les sages-femmes à être plus proches des patientes mais aussi d’évoquer leurs difficultés.

Le premier constat posé au cours de ce débat donne un effectif insuffisant des sages-femmes et infirmiers accoucheurs dans les structures sanitaires, le manque de matériels, la mauvaise répartition des sages-femmes dans les districts sanitaires.

A titre d’illustration, pour plus de 6 millions d’habitants, on compte au total 245 sages-femmes et infirmiers accoucheurs pour toute la RCA. Pour la présidente de cette association, Regina Patricia Pepa, l’Etat doit revoir la formation dans ce secteur.

« La formation des sage-femme doit être revue par le gouvernement. Analyser le contenu et le rendre performant en fonction des réalités du moment. Nous relevons beaucoup des cas d’abandons lors de la formation. Il y a aussi ce problème des enseignants bien qualifiés pour pouvoir encadrer les apprenants », fait-elle savoir.

Faire face au problème de matériels

L’une des difficultés relevées par l’association des sages-femmes et infirmiers accoucheurs, est d’ordre matériel. Selon Cécile Magogana, sage-femme à la maternité de Bédé à Combattant dans le 8e arrondissement de Bangui, elles exercent avec les moyens rudimentaires.

« Nous nous retrouvons en face de plusieurs problèmes par rapport à la prise en charge des femmes qui accouchent en cas d’urgence. Nous nous démêlons avec des moyens de bord. Si des réponses pourraient être apportées dans ce sens, on sauverait les vies des mamans et de leurs nouveau-nés », croit-elle.

Pour relever les défis, les sages-femmes se recommandent le professionnalisme et la conscience professionnelle. Elles demandent aussi un accompagnement conséquent des autorités centrafricaines pour lutter efficacement contre la mortalité infantile et maternelle.

 

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