Centrafrique : célébration du 11 mai, les victimes entre désespoir et attente de réparation©Droits réservés
Une victime de violences sexuelles des hommes armés en République centrafricaine

Centrafrique : célébration du 11 mai, les victimes entre désespoir et attente de réparation

La République centrafricaine a commémoré ce 11 Mai 2022, la 7ème journée nationale des victimes de conflits. Issue du Forum de Bangui en 2015, cette journée est une occasion pour le pays de penser aux peines de tous ceux qui sont affectés par les crises militaro-politiques. En marge de cette commémoration, une femme qui a subi des violences sexuelles à Batangafo en 2014 sort de son silence et relate son histoire à Radio Ndeke Luka.

Sous sa véranda, à la Cité Toungoufara dans la commune de Bégoua, Sylvie accueille nous accueille. En 2014, alors qu’elle était encore à Batangafo dans le Nord du pays, elle a été victime, non seulement de pillage mais surtout de violences sexuelles. Abusée par cinq membres d’un groupe armé, il est difficile pour elle d’oublier ce triste souvenir. Cependant, elle tente tant bien que mal de surmonter cette situation.

« J’ai essayé de tout surmonter »

« Après cet acte, je suis revenue à Bangui. Au début, ce n’était pas facile du fait de la stigmatisation. Mais, j’ai essayé de surmonter tout cela. Aujourd’hui, j’ai le moral haut » témoigne Sylvie.

Difficile d’identifier ses bourreaux, cette dame âgée d’une quarantaine d’années fonde son espoir sur la justice. La reprise, cette année, de la session criminelle et le démarrage des audiences de la Cour pénale spéciale constituent un ouf de soulagement pour elle.

« En tant que victime, ce que j’attends toujours, c’est la justice. Que justice soit faite. Ainsi, la réparation pourra intervenir après. Mais si justice n’est pas faite, on ne peut jamais être réparées. Je sais que tout ce que le pays est en train de faire va dans le bon sens » déclare la victime.

« Se séparer de sa femme victime de viol n’est pas raisonnable »

Malgré le drame dont elle a été victime, Sylvie n’a pas été rejetée par son mari.

« Ce qui nous est arrivé n’est pas de notre propre volonté. Ta femme demeure ta femme quel que soit ce qui peut lui arriver. Le fait de se séparer de sa femme parce qu’elle a été victime de viol, n’est pas raisonnable. Le mieux, c’est de l’orienter vers une structure de prise en charge. Ainsi, vous pouvez continuer à vivre » conseille Sylvie.

Après sa prise en charge et pour se passer de cette situation, Sylvie s’est consacrée à la couture. Activité qui l’aide aujourd’hui à s’occuper de sa famille. Pendant que l’on célèbre cette journée nationale, le nombre des victimes de violences sexuelles continue d’augmenter en République centrafricaine.

 

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