Centrafrique : les sacs en plastique encore très prisés malgré l’interdiction de l’importation et la commercialisation©Droits réservés
Image d'illustration d'un colis particulier dans des sacs plastiques

Centrafrique : les sacs en plastique encore très prisés malgré l’interdiction de l’importation et la commercialisation

Le 03 juillet de chaque année, l’humanité célèbre la Journée mondiale sans sacs plastiques. Selon les spécialistes de l’environnement, l’usage des sacs en plastique entraîne la pollution, l’infertilité du sol et représente une catastrophe mondiale. Bien qu’interdits en République centrafricaine, ces emballages continuent d’être utilisés. C’est le cas au marché Gobongo dans le 8èmearrondissement de Bangui.

A l’entrée du marché Gobongo, les sachets plastiques sont visibles partout sur les étals, par terre ou encore dans les bacs à poubelle. Ces sacs que l’on continue de vendre à travers la ville, restent très utiles pour les commerçants et leurs clients. Dans ce marché, des vendeurs ambulants apostrophent les acheteurs et les leur proposent. Toutefois, la question de l’interdiction de ces sacs laisse les utilisateurs perplexes.

« Il faut trouver un moyen de les remplacer« 

« Les sachets plastiques augmentent le volume des déchets. Donc ce n’est pas mauvais qu’on interdise leur circulation. Cependant, il faut trouver un moyen de les remplacer afin de permettre aux commerçants et consommateurs d’avoir de l’emballage » propose Pulchérie, une cliente.

Un avis partagé par les revendeurs qui s’inquiètent de l’avenir de leur business.

« Ils disent que c’est interdit. Mais nous, c’est en vendant ces sachets que nous parvenons à joindre les deux bouts. Alors, s’il faut suspendre la vente, il faut prévoir une alternative. Car après tout ça, qu’est-ce qu’on va devenir » s’inquiète Juvénal, un vendeur de sacs plastiques.

Les sacs plastiques, un danger pour l’environnement

Selon les experts, ces objets plastiques représentent un grand danger pour l’environnement. 

« Dans nos villes, les déchets plastiques envahissent la terre. Le sol est devenu improductif. Ce qui fait qu’on a du mal à produire suffisamment. Auparavant, on faisait pousser les légumes derrière la maison. Maintenant, c’est impossible puisque la terre n’est plus fertile » souligne Guy Julien Ndakouzou, coordonnateur de la Plateforme pour la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement (GDRNE).

Le gouvernement reporte l’application de la loi

Malgré l’interdiction de l’importation et de la vente des sacs plastiques par une loi, ces emballages continuent d’être utilisés dans le pays. Pour le gouvernement, il est difficile, en ce moment, d’appliquer cette loi.

« Cette loi a été promulguée. Nous avons estimé qu’il était d’abord nécessaire de sensibiliser suffisamment les populations et les entreprises avant de la mettre en application. Vous savez qu’aujourd’hui la conjoncture ne permettait pas tout de suite l’application de cette loi. J’ai personnellement demandé au président de la République qu’on puisse surseoir parce qu’aujourd’hui vous avez d’autres problèmes. …l’important c’est d’abord de sensibiliser suffisamment pour qu’on comprenne la nécessité désormais d’utiliser des sachets non dégradables « , affirme Thierry Kamach, ministre de l’Environnement.

Seuls, quelques commerces dans la capitale centrafricaine bannissent dans leurs rayons ces sacs non-dégradables. C’est le cas des boutiques du groupe Total qui proposent aux clients des emballages en tissu. Selon les spécialistes de l’environnement, les emballages en plastique peuvent demeurer dans le sol entre 100 et 500 ans.

 

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