Sous-préfecture de Yaloké : des habitants déplorent l’usage anarchique des machines dans l’exploitation de l’or©Droits réservés
Vue d'un chantier minier dans le Nord-ouest du Burkina

Sous-préfecture de Yaloké : des habitants déplorent l’usage anarchique des machines dans l’exploitation de l’or

Beaucoup de Centrafricains dont des habitants de Yaloké, l’une des zones minières de la République centrafricaine, déplorent la dégradation de l’environnement due à l’exploitation anarchique de l’or et du diamant. Certains estiment que l’extraction de ces minerais ne profite pas aux populations riveraines.

Aux villages Gaga, Camp-Bangui, Bamboué, Gonmion, Ban I et II dans la sous-préfecture de Yaloké, l’usage anarchique des machines dans l’exploitation de l’or, détruit la forêt et pollue les cours d’eau. Ce phénomène a pour conséquences, la rareté des gibiers et des poissons dans ces localités. Cette pénurie fait réagir les habitants.

Mauvaise gestion de l’environnement

« La destruction des forêts a trop d’inconvénients. Trouver même de l’eau potable est très difficile » a dénoncé Innocent, un habitant du village Bamboué.

Même son de cloche pour les habitants de Yaloké qui soulignent les conséquences négatives liées à cette exploitation non profitable à la population.

« Dans une zone minière, les riverains doivent bénéficier de certains avantages. Malheureusement, les gens souffrent sérieusement. Les hôpitaux ne sont pas équipés, les routes ne sont pas bonnes. Les enfants qui sont dans les chantiers miniers ne sont même pas scolarisés », s’est révoltée une habitante de Yaloké sous couvert de l’anonymat.

Les sociétés d’exploitation minière n’investissent pas dans les localités où elles sont implantées. Les autorités locales de Yaloké demandent l’appui du gouvernement pour permettre à la population de tirer profit de cette exploitation mécanisée.

« Je demande au gouvernement et aux sociétés minières de nous aider pour électrifier la ville. Nous souhaitons que ces sociétés nous donnent de l’eau potable et même réhabilitent nos routes » a plaidé Catherine Gomontali, 1ère  vice-présidente de la Délégation spéciale de la ville de Yaloké.

Au ministère des Mines, le directeur général des mines et de la géologie, Thierry Feikeram, dit avoir déjà enregistré des plaintes de la population. Il annonce des actions sans donner une date précise.

« Un laboratoire de renommée internationale est en train d’être commis pour faire des prélèvements et effectuer des analyses. Sur la base des résultats, le gouvernement prendra des décisions. Concernant l’exécution des cahiers des charges, un arrêté vient d’être pris, faisant obligation à tous les opérateurs du secteur minier, de réaliser des investissements en faveur des populations riveraines », a précisé Thierry Feikeram, directeur général des Mines.

Selon les articles 103, 104 et 105 du Code minier centrafricain, il est demandé aux exploitants de garantir la santé et la sécurité publiques de la population pendant les travaux. Ils doivent aussi assurer la protection et la gestion de l’environnement.

 

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